Cette police qui se sentait soutenue par l'Etat traina la jambe
- ai-je dit
Impossible, la police obéit au-to-ma-ti-que-ment au pouvoir légitime, c'est à dire aux Allemands.
-m'a-t-il été répondu.
A quoi, je réponds à mon tour :
N'ai-je pas suffisamment dit que tout l'art d'un Laval et d'un Bousquet consista à récupérer l'autorité du gouvernement français sur la police de la zone occupée ?
Cette autorité que la défaite et la convention d'armistice leur avaient fait perdre, grâce à d'habiles négociations qui eurent lieu le 7 mai 42 entre Bousquet et Heydrich, et les deux juillet et 2 août 42, entre Bousquet et Oberg-Knochen, cette autorité, donc, leur fut rendue et ils en firent l'usage le meilleur qu'ils purent sans toutefois parvenir à tout refuser.
Lors de la négociation du 2 juillet 42 quand Bousquet entendit Knochen lui dire : "Ne craignez vous pas d'irriter notre Führer ?" il sentit qu'il fallait relâcher la tension tendue à l'extrême et il consentit aux déportations des Juifs étrangers des deux zones qui eurent lieu en juillet et août 42.
C'est cet ensemble de faits diplomatiques qui est l'explication "du sort relativement plus clément..."
Il permit à Laval de refuser les autres nombreuses demandes des Allemands concernant les Juifs de France sans pouvoir évidemment empêcher ceux-ci de rafler par eux-mêmes. |