Merci Laurent ! Le livre devrait bientôt trouver refuge dans mon fatras de bouquins.

Le titre "Obéir" est révélateur ! C'est sans doute le crime le plus important à imputer à Pétain. Exemple:

A Lyon, l'abbé Glasberg assista au départ d'un convoi :
Au moment du départ, écrit-il, même les anciens Engagés volontaires se trouvaient dans les wagons à bestiaux (...) Avant que le train se mit en marche, les Engagés volontaires me demandèrent de m'approcher des wagons et me tendirent leur livret militaire en me disant : "Rendez à la France ce qu'elle nous a donné".

L'abbé Glasberg rapporte encore le refus opposé par M. Cussonac qui dirigeait l'opération, de retirer du train un malade qui avait une crise de foie, et aussi un aveugle.
Le préfet délégué de Lyon, présent à cette opération et entendant les cris des femmes qu'on séparait de leurs enfants dit à l'abbé :

- C'est abominable ce que nous faisons !
- L'abbé : Et pourtant vous le faites !
- Le préfet délégué : Il faut obéir au Maréchal.

Ce fut aussi la réponse des gardiens de Drancy lors de leur procès.
C'est fort de son prestige et le poids de son autorité que tant de crimes ont été commis au nom de Pétain.

Pétain ne savait pas ? Léon Bel a cité plusieurs fois Helbronner qui adressa de nombreuses lettres à Pétain. Helbronner constata l'inutilité de cette correspondance "sans réponse et sans effet" notait-il en marge des copies.

Bien cordialement,
Francis.