Vous croyez me prendre en défaut mais en fait j'y avais pensé ainsi que vous pourrez le constater par vous-même en lisant mon livre.
La réponse est celle-ci .
Quand Hilberg crédite Vichy d'avoir sauvé tant de Juifs, il commet un anachronisme pour la raison que vous dites si bien. Mais j'y réponds aussitôt. Certes Vichy n'a pas su (tout au moins en 42) qu'il sauvait les Juifs français de la mort mais il a su qu'il les sauvait de la déportation. Or, cette déportation était un préjudice suffisant à ses yeux pour qu'il se mobilise en leur faveur. Et comme elle affectait davantage les Juifs français (anciennement installés) que les apatrides immigrés, l'idée de troc est venu tout naturellement à Bousquet (Juifs étrangers des deux zones livrés contre tranquillité des Juifs français). J'ai ajouté qu'il était heureux que Bousquet ait ignoré l'extermination, car, s'il l'avait sue, il en aurait peut-être eu un trac tel qui l'aurait empêché de mener à bien sa négociation du 4 (ou du 3 ?) juillet 42.
Le trac du troc, joli non? |