Bonjour,
François Delpla, plongé dans la rédaction de son prochain ouvrage, découvre le livre de Jean Boutron scandaleusement peu cité écrit-il.
LdG, avec deux guerres d'avance, présentait déjà l'ouvrage en 2005.
Ce qu'en pense l'historien qui en parle ici : le forum de François DelplaA propos de Mers el-Kébir, qui m'a fort occupé ces dernières semaines, j'ai découvert tardivement un livre de 1980 scandaleusement peu cité, celui de Jean Boutron, le seul officier rescapé du massacre qui ait rejoint de Gaulle à Londres. Après avoir joué un vrai double jeu à Vichy, il arrive à Londres en septembre 42 et est aussitôt reçu par le général, qui lui fait raconter longuement la journée du 3 juillet et est lui-même estomaqué qu'à peine repêché et douché Boutron n'ait eu de cesse de collaborer avec les Britanniques. Il veut l'emmener à Alger pour s'occuper des questions maritimes à son secrétariat mais Boutron veut servir en mer et, à la stupéfaction générale, l'obtient.
En 59, rebelote, il est approché par un émissaire de l'Elysée pour y devenir conseiller naval, mais là il refuse au motif qu'il désapprouve la politique algérienne. Il aurait voulu, écrit-il, qu'en 58 de Gaulle annonçât clairement qu'il y aurait l'indépendance d'ici 5 à 10 ans et qu'il s'agissait de la préparer. Il ne comprend donc ni n'approuve les ordres et les moyens donnés à Challe. Le plus beau de l'histoire, c'est que de Gaulle n'insiste pas. Boutron semble être l'un des rares personnages qui lui en imposent.
Bien cordialement,
Francis. |