... devrait se demander si par hasard Hitler n'est pas au courant et s'il manoeuvre dans l'ombre ou non, la réponse pouvant d'ailleurs être nuancée, et variable suivant les époques. Mais nous avons déjà eu récemment une telle discussion et les complots antinazis de 1937-38 ne servent ici que d'argument pour ou contre l'authenticité des propos notés par Hossbach sur la réunion du 5 novembre.
Je rappelle l'acquis, plus vraiment discuté par Ollivier : ce texte reflète fidèlement ce que Hitler a dit de ses intentions agressives -c'est-à-dire à la fois le dévoilement d'un projet guerrier bien arrêté et la dissimulation de ses modalités, particulièrement la date, beaucoup plus tardive dans ses propos que dans ses intentions, telles que ses actes des mois suivants (sans parler de son projet esquissé dans Mein Kampf et mis en oeuvre nuit et jour depuis 1933) permettent de les appréhender.
Je rappelle aussi que les négateurs de ce texte et de ces propos se désignent eux-mêmes comme des défenseurs des nazis, en ce sens qu'ils cherchent à dévaluer tout le procès de Nuremberg en faisant de ce texte sa clé de voûte, par une erreur profonde. Il sert uniquement à déterminer le point de départ du premier des quatre chefs d'accusation, celui de complot contre la paix -tout le monde estimant évident qu'il a commencé avant mais certains juristes, français en particulier, pensant qu'il faut un repère clair et, précisément, inattaquable. |