La description du livre
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La description de ce livre
Edition du 03 octobre 2009 à 12h26 | | Freebelgians / Prosper VandenbrouckeEn réponse à -3 -2 Un complément pour la recherche de Jef de Prosper Vandenbroucke le samedi 03 octobre 2009 à 11h35Bonjour,
Voici un extrait du livre d'Henri Bernard: L'Armée Secrète 1940-1944 dont j'ai mis une présentation en ligne ici:
Le secteur 3
Le secteur 3 forme la partie nord-ouest de la Zone V; il est limité au nord et à l'ouest par la Meuse entre Engis et Yvoir, au sud par le Bocq (exclu) prolongé par une ligne idéale passant à l'est de Ciney vers Chapois et Noiseux où elle se raccroche à l'Ourthe pour former la limite est jusqu'à Comblain-au-Pont et de là, boucler le périmètre par Nandrin jusqu'à Engis.
Son origine remonte au début 1941 quand le lieutenant Marcel Rassart, aidé du lieutenant de gendarmerie Massart, commandant le district de Huy, crée, dans cette région, deux sections, l'une en Hesbaye (177), l'autre en Condroz (196), recrutées à partir du Service social des Chasseurs ardennais. En 1942, le groupe 136 de la LB se constitue aux ordres du lieutenant Rassart, ancien du 6" Chasseurs ardennais; il comprend les deux sections 117 et 176 auxquelles vont se joindre les sections 197 (Seilles), 198 (Andenne), 422 (Moha) et 421 provenant de l'Armée de Libération formée à Fraiture.
1943 fut une année cruciale pour le groupe 136 qui, pas plus que d'autres, n'échappait aux conditions qui prévalaient à ce moment au sein de l'Armée de Belgique.
II dut d'abord faire face au problème des réfractaires qui affluaient tant en Hesbaye qu'en Condroz où se formèrent des camps pour les abriter. Ne recevant aucune aide officielle, il fallut pallier cette carence regrettable en organisant des actions contre les centres de distribution de timbres de ravitaiIIement.
Le groupe 136 fut également approché pour fournir un contingent de 500 hommes au groupe «Neutralisation» du Corps franc Belge d’Action militaire ; mais suite à la répression menée par la police allemande, ce projet ne fut jamais concrétisé.
Enfin, le groupe subit deux restructurations. La première, consécutive probablement au remaniement territorial décidé par le colonel Bastin, vit le groupe s'articuler en trois sous-groupes, le premier centré sur la Hesbaye, les deux autres couvrant une partie du Condroz, le Hoyoux formant limite entre les deux. La deuxième, résulta de la mission «Stanley»; le groupe devint le secteur 3 de la Zone V, articulé en trois groupes, 1,2, 3; la partie de l'ancien groupe 136 située en Hesbaye passe à la Zone IV à l'exception de la section 177 qui, on s'en souvient, fut sa cellule initiale dès sa création en 1941.
Notons encore, pour terminer ce panorama de l'année 1943, l'attaque exécutée par un groupe de choc en pleine ville de Huy contre un détachement d'une douzaine de gardes wallons qui eut deux tués et quatre blessés.
Dans le courant de l'année 1944, l'effectif du secteur s'étoffe par la création de quatre nouveaux groupes. Le secteur est, dès lors, organisé définitivement comme suit sous le commandement de Marcel Rassart :
- un état-major comprenant quatre bureaux.
- Trois sous-secteurs:
- le sous-secteur I, commandé par le sous-lieutenant de réserve Michel Jungers, comprenant les groupes 1 du 1er sergent-major Edouard Bolland et 2 du quartier-maître Alphonse Mahy;
- le sous-secteur II, commandé par le sous-lieutenant de réserve Roger Pri¬gneaux, se compose des groupes 3 du lieutenant de réserve Georges Gie¬len et 4 de l'adjudant CSLR Albert Detroz;
- le sous-secteur III, aux ordres du sous-lieutenant Christian de la Kéthulle de Ryhove, s'articule en trois groupes: 5 du lieutenant Marcel Laurent, 6 de l'aspirant de marine Albert Van Rysselberghe et 7 du lieutenant Albert Gielis.
Les missions dévolues à chacun des sous-secteurs s'inspirent des ordres donnés par la Zone V relatifs au sabotage, à la guérilla et aux centres de refuge. En ce qui concerne ces derniers, on en compte cinq: «Baleine» et «Dauphin» (sous secteur 1), «Cachalot» et «Rhinocéros» (sous-secteur II), enfin «Mammouth» (sous-secteur III). En plus des plaines de refuge, le secteur disposait également de six terrains de parachutage: «Chêne», «Seringa», «Ulex», «Sapin », «Tuli¬pier» et «Bouleau».
Le secteur bénéficia de nombreux parachutages; les 10, 30 avril et 9 mai sur «Sapin»; les 3 mai et 1er juin sur «Chêne»; les 2 juin et 1er septembre sur «Seringa»; le 28 août sur« Ulex» et enfin, le 6 septembre sur «Baleine». Notons que c'est sur« Seringa» que fut larguée la mission «Brutus» le 1er septembre; elle comprenait le major britannique Fraser, délégué de l'état-major interallié auprès du commandant de la Zone V, le sous-lieutenant Mathys et les deux sous-officiers Constant Barette et Marcel Demery. Le groupe prit contact avec le lieutenant Pierre Dambois de l'état-major de la Zone V et, le lendemain, avec le major Bastin, commandant de la zone.
Au moment où, le 2 juin, le secteur est mis en état d'alerte, l'état-major, y compris les trois commandants de sous-secteur, s'installe au château de Liedekerke à Libois, avec ses trois éléments de liaison. Le 9 juin, le commandant de secteur décrète une mobilisation partielle limitée, dans chaque groupe, au commandant, au commandant en second, au personnel de liaison, à l'officier chargé du matériel, aux chefs de section et à leurs adjoints.
Les opérations de sabotage commencèrent début juin et s'intensifièrent dans les semaines suivantes. Le secteur fut remarquablement actif dans ce domaine tant sur le réseau ferroviaire où les lignes Namur-Arlon, Namur-Dinant, de l'Ourthe et Ciney-Statte furent l'objet de l'attention particulière des saboteurs, que sur le réseau téléphonique et les voies fluviales. Nous nous bornerons à relever les opérations les plus significatives.
Le 2 juin, destruction d'une pile du pont de Melreux sur la ligne de l'Ourthe.
Le 10 juillet, sur la même ligne, huit poutres du tablier du pont métallique de Sy sont mises hors d'usage. Les 5 et 8 août, deux trains de minerais déraillent sur la ligne Namur-Dinant, le premier près de Dave, le second, à Tailfer. Le 25 août, neuf poutres sautent sur les dix du pont de chemin de fer de Bomal sur la ligne de l'Our¬the. Tout ceci, sans compter les nombreuses coupures de rails et destructions de cœurs de croisement opérées à l'explosif.
Dans la nuit du 10 au 11 juin, le pont route d'Andenne est rendu inutilisable à la circulation et ce, jusqu'à la Libération.
En ce qui concerne les voies d'eau, signalons, le 22 juillet, la destruction, à Huy, d'une péniche contenant 500 tonnes de tôle pour blindage, le sabotage de l'écluse de Sclayn les 22 et 26 juillet, la mise hors d'usage de l'écluse des Grands-Malades à Erpent-Valle 4 août et, enfin, la destruction des portes de l'écluse à Mosanville le 29 août.
Le réseau téléphonique, tant aérien que souterrain, fut aussi saboté à de nombreuses reprises.
Deux accrochages se produisirent avec l'ennemi. Le premier eut lieu le 23 juin où une voiture transportant des munitions fut interceptée à Ohey par un détachement allemand; un homme fut tué, deux blessés sauvagement achevés et un troisième capturé; les pertes allemandes s'élèvent à cinq tués et plusieurs blessés. Le dimanche 25 juin, 32 hommes de la section 15.001 du groupe 7, cantonnés à la ferme des Sarts à Emptinne, sont attaqués par un fort contingent allemand conduit par Abicht, chef de la Sipo-SD de Dinant; 19 maquisards sont tués, 6 sont blessés; deux, capturés, décéderont en Allemagne. Les pertes allemandes sont estimées à 40 tués dont Abicht.
Le 1er septembre, la zone prescrit l'occupation des refuges avant le lendemain 19 heures. Le 3 septembre, le secteur reçoit l'ordre de passer sans délai à la phase de harcèlement et de ne plus entreprendre de destructions pouvant entraver l'avance alliée; il modifie en conséquence les directives données précédemment aux unités. Il est prévu également que chaque groupe enverra des volontaires, opérant par deux, vers les lignes alliées pour communiquer les renseignements sur l'ennemi; le mot de passe est «Téléphone».
Les unités perturbèrent le trafic routier allemand en enlevant les poteaux indicateurs et en semant des chausse-trappes sur les routes. De nombreux accrochages avec l'ennemi se produisirent, car les 19 sections que comportait le secteur furent remarquablement actives. Le parachutage du 6 septembre sur «Baleine» attira une réaction allemande à laquelle les sections 177 et 196 durent faire face.
Dès le 5 septembre, le groupe 5 prit contact avec les premières unités américaines au sud de Namur; le 7, c'est au tour des groupes 6 et 7, plus à l'est, ainsi que du groupe 2 à Andenne; le lendemain, les troupes alliées dépassant le Hoyoux, le territoire du secteur est entièrement libéré.
Les pertes du secteur 3 se montent à 81 tués en action. Le rapport du commandant de secteur signale que, lors des combats, les Allemands ne firent aucun prisonnier; ceux des hommes du secteur qui tombèrent entre leurs mains furent sauvagement massacrés.
Bien amicalement
Prosper |
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