Un examen rapide de la correspondance Bullitt-Roosevelt me conduit à nuancer ton diagnostic :
-Göring ne présente l'annexion de l'Autriche et celle des Sudètes que comme des buts de la politique allemande, situés dans un avenir mal défini et non pas nécessairement proche, comme lors de la réunion "Hossbach";
-en revanche il ne se présente pas du tout comme un franc-tireur ni n'est perçu comme tel. Sumner Welles, en remerciant Bullitt, lui écrit le 1er décembre :
Votre conversation avec Göring constitue une des informations les plus importantes que nous ayons reçues d'Allemagne depuis des mois. J'aurais bien voulu que nous ayons eu ces dernières années ce type d'informations en provenance de Berlin.
Ce qui n'est guère aimable pour Dodd, l'ambassadeur en poste (Bullitt étant ambassadeur à Moscou jusqu'en octobre 36, puis à Paris, et seulement de passage à Berlin fin novembre 37), et veut dire également que Washington ne pensait pas les nazis si agressifs. |