Son livre est truffé d'infos sur les conditions de (sur)vie des combattants lors du débarquement et durant les terribles semaines de la bataille de Normandie. Certains jours, les Alliés eurent plus de pertes que lors des combats les plus âpres sur le front de l'Est. Les paras, les fantassins et les tankistes devaient survivre à la dureté des combats mais aussi, hélas, aux bévues et aux terribles bavures de leur propre camp : bombardements mal préparés, jeunes officiers sans aucune expérience du feu lâchés en pleine bataille par des chefs se comportant parfois davantage en divas qu'en meneurs d'hommes conscients que le feu tue. Beevor écrit aussi, rapports à l'appui, que Montgomery a menti sciemment à Eisenhower avant et pendant la bataille pour Caen. On suit également l'historien chez les civils français qui meurent par milliers d'avoir cru en la précision des bombardements alliés malgré les tracts envoyés avant les attaques les priant de quitter les villes et les villages. Puis on passe chez les officiers allemands préparant l'attentat contre Hitler en pleine bataille du bocage avant de retourner chez les parachutistes britanniques et les fantassins canadiens aux prises avec les jeunes Waffen SS fanatisés.
D'une vision globale aux destins particuliers, l'historien rapporte cette bataille sans jamais en perdre le fil. Un sacré pari tenu et au final un grand livre.
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