D'"avant" ? Oh, ce serait l'objet d'un débat excédant largement ce cadre, mais en quelques lignes:
Avant le nivellement médiatique bulldozer par la dictature de la novlangue journalistique, cette forme contemporaine bien plus aboutie et donc plus efficace de la vieille langue de bois qui fait se ressembler tous les journaux et magazines télé, papiers et numériques au point qu'on a aujourd'hui l'impression que leurs rédacteurs et leurs journalistes sont issus de la même ébénisterie et donc interchangeables. (Le pionnier fut F.-O. Giesbert qui passa du Nouvel Obs au Figaro sans état d'âme déclaré.)
Avant la dictature de l'audience à tout prix, avant le publi-reportage généralisé, la complaisance et l'auto-censure des chroniqueurs qui vont avec. (Tout esprit singulier et dissident est exclu des débats en rond.)
Avant la pipeulisation de tout le monde par des animateurs-trices de talk shows - de C. Dechavanne à Marie Drucker - qui nous présentent des foutebôleurs, des chanteurs ou des stylistes comme des philosophes et des romanciers comme des historiens, reléguant la Littérature et l'Histoire au rayon des curiosités pour vieux originaux.
Avant cet indécent devoir de transparence qui oblige des personnalités à tout dire entre une pub pour des pampers et un mauvais télé-film.
Avant le devoir de mémoire à tout prix qui prend les chercheurs en otages et transforme peu à peu l'Histoire en champ de procédures.
Avant.
Cordialement.
RC |