Bonsoir,
J'apprécie ces repères chronologiques ponctuant les déplacements (et repaires) de Hitler et de sa "suite". D'apparence anecdotique, ils sont souvent riches d'enseignements.
Sur LdG, ils ont déjà suscité plusieurs échanges intéressants. Ainsi récemment, le déplacement du 17 juin 1944 à Margival :
La visite d'Hitler à Margival et les contributions qui suivent.
Egalement, le célèbre voyage des 21 au 26 octobre 1940 :
D'un tunnel à l'autre ... en passant par Montoire.
Serge Desbois :
Puis au début de juin 1940 il se déplace à « Brûly-de-Peche » près de Namur. Plus de 20 villages alentour sont évacués de force pour laisser la place à l’occupant.
L'historien belge, René Mathot y consacra tout un livre, "
Au Ravin du Loup - Hitler en Belgique et en France"
Après l'évacuation des 28 villages de la région et la construction de deux bunkers (un troisième restera inachevé), Hitler s'y installe le 6 juin 1940. Ci-dessous, un petit plan - comme nous les affectionnons - localisant les divers Quartiers Généraux allemands.
Brûly-de-Pesche se niche dans la botte du Hainaut, à quelques kilomètres de la frontière française, au Sud-Ouest de l'appendice français en territoire belge là où coule la Meuse et par où s'engouffrèrent les
panzers allemands.
Nous avions déjà proposé une description du
Wolfsschlucht (Ravin du loup, appellation choisie par Hitler) :
La tanière du dictateur
Je reprend une phrase qui m'intrigue toujours :
Les KTB mentionnent que le 11 juin, Hitler, une nouvelle fois surpris par la vitesse de progression de la Wehrmacht, donne ordre d'établir un nouveau FHQu plus au sud (dans la région de Reims). Il n'aura pas le temps d'y installer ses pénates. C'est à Brûly-de-Pesche que, la larme à l'oeil, il entendra le clairon sonnant l'armistice.
Quelques détails !
- Dès le 11 juin, Hitler et les responsables allemands s'entretiennent au sujet de la construction d'un nouveau Quartier Général à installer près des lieux de combats.
- Le 12 juin, un petit groupe de fusiliers-moto part en reconnaissance pour inspecter le tunnel de Rilly au sud de Reims.
- Le 13 juin : examen du tunnel par le colonel Schmundt et le ministre du Reich Todt.
- Le 14 juin : reconnaissance à Germaine au sud de Rilly.... etc....et ainsi chaque jour jusqu'au 17 juin.
L'endroit choisi - Rilly-la-Montagne - disposait du tunnel de chemin de fer de la ligne Reims-Epernay. Le train de Hitler venant de Charleville via Rethel ou Laon, pouvait s'arrêter à la sortie sud du tunnel à Germaine au centre de la "Forêt de la Montagne".
Les modalités d'occupation du terrain se terminent le 17 juin .... lorsque tombe la demande française des conditions d'un armistice.
Je reste toujours intrigué : comme je l'écrivais,
un tel déploiement de moyens laisse supposer que Hitler ne s'attend pas à une fin prochaine du conflit.
Bien cordialement,
Francis.