"La Shoah a ceci de singulier, c'est que de tous ses ennemis, c'est la race juive qu'Hitler a combattu implacablement et la seule qu'il ait choisi d'aneantir"
Oui, tout à fait, le point de vue d'Hitler, c'est que les juifs sont hors de l'humanité en quelque sorte ou au moins qu'il faut les sortir définitivement de l'humanité.
Mais ça c'est le point de vue d'Hitler.
Et Hitler étant mort, maintenant la question à se poser est de savoir si les Juifs courront toujours un risque particulier ou si ce qui s'est passé avec la Shoah montre que toute catégorie humaine peut un jour être considérée comme non humaine et faire l'objet d'une tentative d'élimination.
En quelque sorte, est-ce que les Juifs sont réellement différents et de ce faits seront les éternelles victimes potentielles alors que les autres peuvent dormir tranquilles, ou bien est-ce que nous pouvons tous, nous les humains, être concernés ?
Et si on répond que les Juifs en tant que peuple (et non en tant que personnes adoptant le même système de pensées) sont réellement différents alors on admet que les critères d'Hitler étaient fondés (mais pas ses actes, évidemment)
Donc pour moi, et pour Avraham Burg je pense, vaincre Hitler, c'est cesser de penser comme Hitler également sur ce point, et cesser de considérer ses critères de discrimination comme valables. Et donc admettre qu'il n'y a qu'une seule humanité courant sur le long termes les mêmes dangers.
Donc si je suis parfaitement d'accord pour reconnaitre que la Shoah n'a fait quasiment que des victimes juives, maintenant je pense qu'elle nous concerne tous et doit rester comme la preuve de ce qui nous menace tous. (Et que nous pouvons tous être victimes ou bourreaux.)
Au fond, c'est la fameuse réflexion sur les deux sortes de Juifs. Ceux qui considèrent que ce qui s'est passé sous le nazisme ne doit plus pourvoir arriver à aucun Juif, et ceux qui considèrent que ça ne doit plus pouvoir arriver à personne. Mais même pour ceux qui ont admis le principe de l'universalité, je comprends qu'ils puissent de préoccuper plus de leur communauté que de ceux qui n'en font pas partie.
Amicalement
Jacques