13e DBLE a écrit : à l'époque seuls quelques esprits éclairés plaidaient pour l'instauration d'un "droit des gens" pendant la guerre...
Juste un petit rappel avec une citation de Georges Duby (Le dimanche de Bouvines) :
Aux approches de l'An Mil, dans l'Occident christianisé, voici que brusquement la guerre fut réputée mauvaise. Mutation bouleversante. Dans la pensée des gens de la haute Eglise, une autre conception de la paix s'installa [...]. L'esprit d'agression et toutes les activités qu'il soutenait se trouvaient dès lors condamnés [...].
[Mais] parce que le monde est imparfait, la paix ne peut s'établir sans la guerre. [...] il est requis de lutter avec [Dieu] et, par les armes, de l'aider à défendre les faibles, à venger les injures, à refouler la mécréance. [...] Menée dans ce but, la guerre redevient juste [...].
En 1095, [l'Eglise] mobilisait tous [les chevaliers] pour délivrer le tombeau du Christ, débridant leur agressivité, mais à la condition qu'elle se déversât au-dehors de la communauté chrétienne dans l'aventure lointaine et salutaire de la croisade. [...]
C'est en 1027 qu'est formulé pour la première fois le principe que nul ne doit attaquer son ennemi entre la dernière heure du samedi et la première du lundi. Paix du dimanche, qui bientôt fut élargie [...] au jeudi, au vendredi et au samedi de chaque semaine : ce qu'on appelle la "trêve de Dieu" [étendue à toute la chrétienté en 1059]. Des infractions à de tels pactes, les évêques étaient faits juges ; contre les briseurs de paix, ils lançaient l'anathème et l'excommunication [...].
Tout au long du XIIe siècle, [...] des assemblées réunies sous l'autorité pontificale ont repris, étendu, précisé les consignes de paix. [...] |