Bonjour,
a-il été en présence de Pétain lors de son bref passage au Secrétariat ? (Cédric)
ils déjeunent au même restaurant le 14, de Gaulle va le saluer et ils ne se verront plus jamais (François)
Pour l'anecdote !
Le repas est servi dans la salle à manger de l'hôtel Spendid. De Gaulle déjeune en compagnie de Geoffroy de Courcel. Quelques tables plus loin, Chautemps ! Et puis dans un coin de la salle, Hélène de Portes, la maîtresse de Reynaud, tient le crachoir en compagnie de Baudouin, du colonel de Villelume et du diplomate américain Anthony Biddle, qui remplace l'ambassadeur Bullitt resté à Paris. A la fin du repas, Jean Ybarnegaray s'assied à la table du général de Gaulle. Le ministre d'Etat est un partisan de la lutte et pourtant il proclame "Pour moi ancien combattant, rien ne compte que d'obéir à mes chefs, Pétain et Weygand."
C'est en quittant la salle du restaurant que de Gaulle salue Pétain. Ce dernier tend la main. De Gaulle la serre. Ils s'observent mutuellement et se quittent sans avoir prononcé le moindre mot.
Voilà pour l'ambiance ! Personnellement, je me demande ce que Madame de Portes, en l'absence de Reynaud, pouvait bien "raconter" à ses convives.
Avant le 14 juin, dans la soirée du 11 juin, de Gaulle rencontre Pétain à Briare où se tient la réunion entre les Britanniques (Churchill à leur tête) et les Français autour de Paul Reynaud. La conversation entre de Gaulle et Pétain telle qu'elle relatée par Max Gallo :
- Vous êtes général, dit Pétain d'une voix sèche. Je ne vous félicite pas. A quoi bon les grades dans la défaite.
- Mais vous-même, monsieur le Maréchal, c'est pendant la retraite de 1914 que vous avez reçu vos premières étoiles. Quelques jours après, c'était la Marne.
- Aucun rapport grommelle Pétain.
De Gaulle regarde Pétain s'éloigner. Cet homme n'est plus poussé en avant que par l'ambition sénile et le ressentiment. Comment galvaniser le pays pour qu'il résiste, avec de tels hommes au sommet de l'Etat.
Bien cordialement,
Francis.