Raillerie - Les convois de la honte - forum "Livres de guerre"
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Les convois de la honte / Raphaël Delpard

 

Raillerie de Claire GRUBE le dimanche 08 mars 2009 à 22h20



Grüß Gott !

Nous avons justement visionné un film de résistance des chemins ferreux francais. Il montre comment les cheminots sont actifs, surtout après le Débarquement. Pourtant, dans la réalité, jusqu’à la délivrance américaine, beaucoup des convois arrivent encore à la destination.


Pour vous aiguiller:


Pierre Miquel / La seconde guerre mondiale / Fayard / 1986:

« La Reichsbahn prit la relève des camions défaillants: de l’océan jusqu’en Russie, 80 % des transports étaient assurés par chemin de fer. »

« Quand les Alliés eurent l’idée, pour abréger la guerre en Europe, de bombarder systématiquement les voies de communication en Europe, ils touchaient gravement la Wehrmacht: sans chemin de fer, elle ne pouvait déplacer constamment ses unités d’un front à l’autre, ni faire face simultanément à plusieurs adversaires. Le rail était pour elle le nerf de la guerre. »


Les premiers résistants / Cassettes Radio-France / (extrait):

« Les chemins de fer emmènent les ouvriers qui vont travailler en Allemagne; les chemins de fer transfèrent les populations que le Reich réduit en esclavage; les chemins de fer emportent le butin que les Boches nous ont volés; les chemins de fer transportent les troupes et les munitions avec lesquelles l’Allemagne mène la lutte; les chemins de fer sont vitaux pour le Reich, tout retard d’une minute sur les chemins de fer ralentit l’effort de guerre des Nazis, tout ce qui désorganise les trains désorganise l’Allemagne ; il faut combattre Hitler à pied, à cheval et en chemin de fer. »

Serge Ravanel:

« Les sabotages étaient beaucoup moins coûteux à organiser, on n’avait pas besoin d’armes; un peu d’intelligence et des astuces faisaient qu’un sabotage pouvait faire, autrement dit, un train dont les freins étaient desserrés pouvait descendre un peu rapidement une pente et venir butter à toute vitesse contre les tampons dans une gare. »


La Résistance et les Français / Lutte armée et maquis / François Marcot / Les Belles lettres / 1996 / Internet (extrait) :

« Editorial du second numéro paru en novembre 1943 du Bulletin des chemins de fer qu’édite France d’abord, prônant cet activisme, armé ou non, auprès de tout cheminot… :

« La résistance, c’est le train allemand qui ne passe pas, c’est le matériel allemand qui verse dans le ravin, c’est le fourrage français à destination de l’Allemagne qui brûle. C’est l’embouteillage organisé dans les gares. Résister, c’est vouloir faire quelque chose contre l’ennemi, même quand on a ni armes, ni matériel approprié à la destruction, … »


La SNCF et les années noires / Arte.TV / Internet (extrait) :

« La SNCF, foyer de la résistance ?

« À la SNCF, la Libération a engendré un mythe de la Résistance alimenté notamment par des films aussi marquant que « La Bataille du rail » (1946) ou « Le Train » (1964). Le premier de ces deux films a été tourné grâce à des subsides de la SNCF (1945). Montrer aux gens de la base qu’ils n’ont pas été seuls dans leur combat contre la puissance d’occupation allemande est dans l’intérêt partagé des gaullistes et des communistes. »

« Cet exemple vise à montrer comment un certain film peut transfigurer la réalité et jouer en maître avec la mémoire pendant des décennies. En particulier « La Bataille du rail » a façonné l’image que l’on se faisait de la SNCF présentée comme (principal) acteur de la Résistance en France. À y regarder de plus près, le peuple français apparaît dans ce film comme le fondement de la Résistance, alors que les élites de la SNCF restent invisibles et inexistantes. On nous présente au contraire l’image souhaitée et idéalisée d’une SNCF dans un rôle de victime entre les griffes de l’occupant allemand. »

« Il faudra attendre les années 1990 pour qu’une nouvelle génération d’historiens s’intéresse au rôle de la SNCF pendant les « années noires ». Jusqu’alors, le documentariste Marcel Ophuls avait vainement tenté dans les années 1970 de montrer la SNCF sous son vrai jour. À partir de 1990, les milieux politiques, la société civile et les diverses associations de résistants français doivent prendre congé de l’image d’une SNCF qu’ils se plaisaient à voir comme un foyer de la Résistance. »

„Tout sauf un pilier de la Résistance“

« L’éclaircissement du rôle de la SNCF dans la Shoah ne revient pas aux seuls historiens, c’est une affaire politique. Il aura fallu l’intérêt manifesté par les scientifiques et le public pour que la SNCF se sente obligée de s’expliquer sur son attitude vis-à-vis de l’occupant allemand en France. Les motifs d’une participation active au plan national-socialiste visant à éradiquer le judaïsme et le communisme en Europe étaient de tous ordres : égoïsme, conviction, idéologie, antisémitisme, anticommunisme, opportunisme, patriotisme. Une chose est sûre, la SNCF n’était aucunement un pilier de la Résistance. Seuls quelques individus ont résisté activement aux Allemands et l’ont payé de leur vie. »

« En 2008, un constat désabusé s’impose : la SNCF n’entend pas revenir sur son passé ni faire son autocritique. Une attitude confortée par l’État, par quelques historiens, par certains pans de la justice et par la société française qui, face à cette thématique, a renoué depuis peu avec une attitude oscillant entre attentisme et rejet. »


AHICF / Rapport Bachelier / Partie 6 / Internet (extrait):

« Sur le plan de la lutte armée, les cheminots apportent leur savoir technique en matière de sabotage ferroviaire. »

« Toutefois, saboter la machine n’est pas une réaction immédiate. L’attachement à sa machine demeure fort, même en 1944. »

« Malgré la généralisation des sabotages ferroviaires, les derniers convois de déportations, raciaux et politiques, continuent de partir vers l’Est dans l’été 1944. »


Literaturkritik.de / Nr. 9, September 2001 / Kunst und Kulturwissenschaft /
Geisterzug in den Tod / Jürg Altweggs / Beitrag zu einem unverarbeitetem Kapitel der Kriegsgeschichte / Tobias Temming / Internet.de (extrait):

„Die Überlebenden der Résistance müssen sich einmal mehr mit einem bisher unbewältigtem Kapitel ihrer Geschichte auseinandersetzten. Die insgesamt 3.000 Deportationszüge entgleisen nicht: Bis zur Befreiung durch die alliierten Truppen werden 76.000 Menschen, die meisten davon Juden, deportiert. Heute kritisieren Opfer wie Claude Levy, man wäre besser beraten gewesen, "die Deportationszüge zum Entgleisen zu bringen", statt "den abziehenden Deutschen in den Rücken zu schießen."

„So lautet auch vielerorts der Vorwurf gegenüber der Résistance und dem SNCF, verklärt durch Filme wie "La Bataille du Rail" ("Die Schienenschlacht"): Die Résistance-Organisationen kontrollierten die Zeugenaussagen und überwachten das Drehbuch zum Film.“

„Die Züge nach Dachau wurden von französischen Bahnbeamten zusammengestellt, begleitet und geführt. Noch 1994 waren Deportationszüge für die SNCF-Zeitschrift "La vie du rail" kein Thema. Vichy erklärte sich mit der Auslieferung von zehntausend Juden aus der nichtbesetzten Zone einverstanden. Frankreich war das einzige Land, das auf Regierungsebene mit der deutschen Besatzungsmacht kooperierte. Dies alles sind Daten und Fakten, die auf eine unreflektierte und unbewältigte Auseinandersetzung des SNCF und der Résistance mit ihrer tatsächlichen Geschichte hindeuten und noch immer Gegenstand von hochbrisanten Diskussionen ist.“


Les cheminots dans la résistance / 29 novembre 2005 – 15 avril 2006 / dossier de presse / Internet (extrait) :

« C’est à partir du débarquement que la participation des cheminots aux sabotages des voies et du matériel, par leurs conseils ou leur action directe, est plus amplement attestée. »

« Enfin, face à l’acheminement des trains de requis du travail en Allemagne et des déportés, l’attitude des cheminots est à l’image de celle du reste de la Résistance : cacher les pourchassés avant leur arrestation paraît beaucoup plus réaliste que de prétendre stopper les trains ; ce qui ne n’empêchera pas certains d’aider à des évasions aux passages des convois (notamment dans l’été 1944) et, plus souvent, d’avoir des gestes individuelles de solidarité (ravitaillement, transmission de messages aux familles). »

17 août 1944
« Départ des derniers convois de déportés de la région parisienne, juifs (Drancy) ou résistants (Compiègne). »


François Georges Dreyfus / Histoire de Vichy / Collection Vérités et légendes / Perrin / 1990:

« De mars 1942 à août 1944, 85 convois transportant près de 75.000 êtres humains sont partis vers les camps d’extermination. Sans véritable incident de parcours. »


Il était des femmes dans la Résistance / Ania Francos / Stock / 1978 :

« ... Jean-Guy Bernard est parti pour Auschwitz le 31 juillet 1944, quinze jours avant que ne commence la libération de Paris, par le 77e convoi, un convoi de 1.300 personnes, dont 300 enfants. C’était l’avant-dernier convoi à partir de Paris pour le long voyage. »

« Les Alliés avancent vers la région parisienne. Bientôt les Allemands vont évacuer la prison de Fresnes. Mais Jacqueline Bernard est jetée avec 665 femmes dans un wagon plombé et le 15 août [1944], en pleine insurrection de Paris, le train, le dernier à quitter la capitale, gagnera sous les bombardements, Weimar et Ravensbrück. »

« Les Alliés sont déjà à Chartres et le comité national des F.T.P a lancé depuis deux jours
l’ordre d’insurrection, mais Alois Brünner, trente deux ans, le commandant de Drancy, responsable fin juillet de la déportation de plus de 300 enfants juifs, continue d’appliquer les ordres d’Eichmann; il s’enfuira le 17 août [1944] dans un train hérissé de canons de D.C.A., emmenant avec lui vers Buchenwald 51 juifs, dont un certain nombre de personnalités, comme Marcel Bloch-Dassault. »


Histoire / Barbie / Internet (extrait):

« Le 11 août 1944, moins de quinze jours avant la libération de la ville, un ultime convoi quittait Lyon à destination des camps. Six cents personnes, surtout des juifs et des résistants, étaient déportées à Auschwitz. »


Swedenabroad / Ambassade de Suède / Raoul Nordling / Internet (extrait):

« Le 15 août [1944], un convoi de 2.400 déportés quitte Pantin pour l’Allemagne; le 18, un autre train de 1.600 détenus quitte Compiègne. »


Mass violence / Online Encyclopedia / Science Po / Répression et persécution en France occupée / 1940-1944 / avril 2008 / Thomas Fontaine / Internet (extrait) :

« 15 août 1944 : Les troupes franco-américaines débarquent en Provence. Le même jour, les Allemands forment le dernier convoi massif de déportation de la région parisienne. Plus de
2.200 déportés arrêtés par mesure de répression prennent le chemin du Reich à quelques jours de la libération de Paris. »

« 17 août 1944 : un dernier convoi part de Drancy avec 51 personnes, en partie des otages ainsi emmenés par Brunner qui procède à l’évacuation du camp. »

« 18 août 1944 : le camp de Drancy est libéré. 1386 internés s’y trouvaient encore. Le jour même, un dernier convoi réussit à partir de Compiègne et à rejoindre le Reich. 1.250 hommes sont ainsi immatriculés à Buchenwald. Quelques jours plus tard, un autre transport est formé, mais il n’atteint pas l’Allemagne : les détenus sont abandonnés en route, à Péronne. »


L’odyssée des 700 déportés résistants du train fantôme / Internet (extrait) :

« Sur le sol français, des convois de centaines de prisonniers transitent, vers leurs destinations finales. »

« Le Train fantôme fait partie des derniers convois. Le plus long dans son déroulement, le plus malchanceux car il devance inexorablement l'étendard de la liberté que représente la montée des alliés en Provence… »

30 juin 1944
« 403 détenus du Camp du Vernet, pour la plupart résistants d’origine étrangère, furent convoyés vers Toulouse, d’où devait partir le tristement célèbre Train fantôme qui les achemina dans des conditions inhumaines, vers les camps de concentration nazis, où ils arrivèrent deux mois plus tard. Ce fut le dernier convoi de la mort, au moment même ou la France se libérait. »

27 août 1944
« Le train roule plus vite, il ne s'arrête plus. Tout à coup, il ralentit, stoppe et, par les lucarnes, nous lisons " Sarrebruck ". C'est la fin de nos espoirs : nous sommes en Allemagne! Adieu la France! »


Mémoire de Guerre / Le dernier convoi de déportés de Rennes dit « Train de Langeais » / pagesperso-orange.fr / Internet (extrait) :

« Liste de 174 femmes de convois du 3 et 4 août. »

« Le dernier convoi de déportés de Rennes quitte Rennes le 3 août 1944, quelques heures avant la libération de la ville. »

„ L'objectif de ce site est d'écrire cette histoire tragique dans le détail à partir de témoignages. Une liste de plus de 850 déportés est en cours de reconstitution. Beaucoup de questions restent sans réponse. Pourquoi ces deux convois n'ont-ils pas été arrêtés ? L'indifférence ?
La faiblesse des maquis ? La fatalité ? “


La Coupole / Musée de la Seconde Guerre Mondiale / Nord-Pas de Calais:

« Le 1er septembre, alors que les troupes alliées sont proches, un dernier convoi,
le Train de Loos, emmène 870 hommes vers le camp du Reich.»

« Le Nord et le Pas de Calais sont pour l’essentiel libérés en cinq jours (du 1er septembre au
5 septembre 1944) par des troupes britanniques, américaines, canadiennes et polonaises. »


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Selon le Professeur, c’est une légende qui va encore bon train.





Claire GRUBE


Mü, 8. März 2009
Beitrag nº 12







Supplément :


Ania Francos / Il était des femmes dans la résistance / Stock / 1978 :

« Pour passer le temps et calmer son angoisse, Lucie organise de nouvelles évasions. Elle participe même à des opérations de sabotage, ce qui en principe lui est interdit car elle n’est pas membre du réseau « Fer » ; mais elle aime l’aventure et elle a la réputation d’avoir la « baraka », alors on l’emmène. »

« J’ai accompagné un jour des gars qui faisaient dérailler un train entre Tournus et Chalon-sur-Saône, à Sennecey. (….) On a attendu le train dans une voie encaissée, afin que lorsque la locomotive déraillerait, tous les wagons se télescopent : les Allemands mettraient alors un temps fou pour dégager la voie. Le train a sauté et tout a flambé. Les Allemands placés en queue de train ont arrosé les hauteurs à la mitrailleuse. Mais nous on était déjà partis. Moi, soutenant un peu mon ventre, car j’étais alors enceinte de quatre mois. »

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