bonjour
avec cette série d'articles, dont celui-ci est le premier, l'auteur Jean-Christophe Vautrin se lance dans une aventure difficile, celle de retracer l'histoire de la communauté juive dans notre département, de ses heurts et de ses malheurs comme de la complicité de l'état français et de certains de ses français dans cette tragédie, en la complétant par une approche plus mémoriel et historique de la shoah.
Dans un premier temps, l'auteur nous dévoile extraordinaire richesse des sources écrites tant archiviques que bibliographiques qui l'on malgré tout amené a devoir fragmenter son étude par la publication sur plusieurs annees lui permettant par la même de compléter et d'enrichir ses recherches.
Puis nous entrons dans le vif du sujet avec les lois antisémites de l'automne 1940 et de leurs appositions. C'est en effet des le 8 octobre que le préfet du département réglementa l'application de l'ordonnance du 27 septembre et des lois des 3 et 4 octobre. La première mesure fut tout d'abord de ficher tous les juifs du département, mesure effective entre octobre et novembre, par l'intermediaire des mairies, sous-préfectures et préfecture. A la mi-novembre le recensement était termine se qui montre bien selon l'auteur l'efficacite de l'administration française et le zèle de certains de ses fonctionnaires.
Le travail de mémoire des 1294 personnes dites "juives" recensés dans le département peut des lors s'effectuer grâce et a partir des archives et des témoignages pour ainsi reconstituer leurs parcours. L'auteur y apporte aussi plusieurs exemples (p209-210).
"C'est pour cela qu'il faut bien retenir cette mesure de recensement qui est déterminante pour ce système coercitif: a partir du moment ou une autorité détient un "fichier" qui comporte au moins des noms et des adresses rassembles dans un ensemble qui forme une catégorie "ciblée" d'individus, cette autorité est en mesure d'imposer tout ce qu'elle décide a l'encontre de ces personnes. Ces derniers sont prisent dans un "piège administratif" d'ou il est quasiment impossible de "sortir".
Et, il faut encore le rappeler, ce n'est que la première mesure antisémite de la shoah en France..."(p212)
bonne lecture
*écrits d'ouest n°16 pages 195 a 212 |