Bonjour,
Pour compléter la récension de "
Flottilles Secrètes", maintenant présente sur "
Livres de Guerre"
voici quelques éléments extraits de l’
annexe B "
évasions clandestines et contacts à la mer par des bateaux depuis les ports bretons de 1940 à 1944".
J’y ai trouvé (p.465 et s.) plusieurs entrées correspondant à un nom de famille similaire au votre (
bon, le premier qui me répond que les « Le Hénaff » sont aussi répandus en Bretagne que les « Keller » en Alsace, a un gage...). :-)
En attendant, les voici toujours.
A défaut d'être exactement ce que vous recherchez, cela permettra d'illustrer plus précisément le contenu de ce livre...
Date
Nom et type de bateau
Patron
Remarques
23 août 1943 ;
Moise (Pinasse sardinière de 13 m à moteur de 24 CV) ;
? ;
Appareilla de Douarnenez le 19 août avec une autorisation de 7 jours. Revint clandestinement le 23 et prit des passagers de Proz Lanvers (orthographié « Porz » dans le corps du texte). 22 à bord, dont l’équipage. Organisé par Victor Salez. Arrivée à Newlyn. Salez agissait à la demande du lieutenant Yves Le Hénaff, organisateur d’opérations par Lysander pour faire passer un certain nombre d’officiers supérieurs français en Grande-Bretagne.
Page 424 du corps du texte, on trouve les précisions suivantes :
« Cette opération fut organisée par Victor Salez, syndic des gens de mer de Douarnenez, à la demande d’un lieutenant de vaisseau français de l’Aéronavale, Yves Le Hénaff. Elle fut conjointement financée par le M.I.9 et la D.S.T., la Direction de la Surveillance du Territoire ( !? que je croyais « naître » après guerre)
, le service de contre-espionnage de Paillole, basé à Alger ».
19 septembre 1943 ;
Ar-Voulac’h (palangrier de 17 m avec un moteur Bolinders de 24 CV) ;
? ;
La seconde évasion organisée par Le Hénaff avec l’assistance de Victor Salez et Québriac. Le premier était censé être allé au Grau du Roi, et dut en conséquence se cacher dans une cabane de jardin à Douarnenez. Les 25 passagers se faufilèrent à bord dans le port de Rosmeur (Douarnenez) de nuit à partir d’une sardinerie voisine. Arrivée à Newlyn.
2 octobre 1943 ;
La Pérouse (cotre 11 m) ;
? ;
S’échappa de Douarnenez, avec 22 hommes à bord, dont Victor Salez, 2 capitaines de frégate français, 2 officiers de marine et 2 aviateurs U.S. Organisé par Le Hénaff. Le port de Douarnenez fut fermé en conséquence, mettant ainsi un terme à la série d’opérations.
Page 424 du corps du texte toujours, on trouve la précision suivante :
« troisième opération d’évasion organisée par Le Hénaff ».
22-23 novembre 1943 ;
La Horaine (baliseur des Phares et Balises) ;
? ;
Le Hénaff rencontra Yvon Jézéquel de Lézardrieux qui désirait s’engager dans les F.F.L. Ils décidèrent d’utiliser La Horaine durant l’une de ses visites au phare des Roches Douvres. Ils maîtrisèrent la sentinelle allemande armée à bord mais en raison de la mauvaise visibilité ne purent pas prendre les 20 passagers prévus et firent la traversée jusqu’à Dartmouth sans eux.
3 février 1944 ;
Jouet des Flots (petit caboteur) ;
Le Bris ;
Appareilla de l’île Tudy avec 31 hommes à bord, comprenant Pierre Brossolette, Emile Bollaert, Emile Laffon et Jacques Maillet qui depuis trois mois avaient essayé de se rendre à Londres par une liaison aérienne, mais avaient été vaincus par le mauvais temps. Opération organisée par Le Hénaff. Le navire subit des avaries en talonnant au moment d’entrer à Port Tudy pour y prendre les passagers. La voie d’eau empira alors qu’ils faisaient route au nord vers la pointe du Raz par gros temps et les machines furent envahies. Le Bris parvint à échouer le navire dans la crique de Feunten Aod, près de Plogoff. Brossolette, Bollaert et Le Hénaff furent arrêtés. Maillet et Laffon parvinrent à s’enfuir à Paris.
Indépendamment de ces extraits, l'
annexe B liste un total de 80 navires « évadés » de France (en indiquant les noms de 79 d'entre eux), avec, pour 23 de ces bateaux, le patronyme du « patron » (mais rarement celui des équipages, que l’on trouve parfois mentionnés dans la colonne « remarque », avec de temps à autres, ceux des passagers et un bref descriptif des conditions d’évasions).
En parcourant (en diagonal) le corps du texte de cet ouvrage, j'y ai lu que l'auteur se référait, entre autres archives, à une liste de navires évadés, issue du Musée de l'Île de Sein.
Peut-être un autre axe de recherche pour vous ?