Par "indépendance financière", il faut entendre non l'absence de toute subvention (cette interprétation des propos d'Annie L-R ferait d'elle une adepte de la science réservée à ceux qui ont un confortable patrimoine : si injustement traitée soit-elle et accusée de tout et de son contraire, je n'ai jamais vu personne aller jusque là !), mais plutôt l'existence d'un puissant filtre entre les bailleurs de fonds (politiques ou affairistes) et l'orientation intellectuelle des recherches.
Tu parles de recherche fondamentale : le problème est que les intérêts privés ne la financent jamais, ou presque, seul l'immédiatement rentable les intéressant (ce qui n'a rien d'immoral ni d'illogique). En revanche, ils peuvent, pour des raisons d'image, donner dans le "culturel" et patronner quelque chantier archéologique, quelque entreprise muséographique, quelque département d'université littéraire, etc. Ce qui importe alors, c'est la mise en place, entre eux et le chercheur, d'une commission scientifique insoupçonnable.
Mais il est évident que dans ce cadre l'argent public restera dominant (ce qui ne veut pas dire automatiquement neutre à l'égard des pressions idéologiques), ou la recherche se réduira comme peau de chagrin. |