Quelques extraits - Le loup et le léopard MUSTAPHA KEMAL - forum "Livres de guerre"
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La description du livre

Le loup et le léopard MUSTAPHA KEMAL / Benoist-Méchin

 

Quelques extraits de Christian Favre le lundi 29 septembre 2008 à 17h54

J'ai imaginé mettre un visage sur chaque système de gouvernance d'un pays, par exemple celui de Churchill est celui qui me vient en premier lorsqu'il s'agit de la démocratie occidentale, celui de Lénine pour le communisme, de Khomeiny pour l'islamisme, de Mussolini pour le fascisme et Hitler pour le nazisme. Et pour le laïcisme ? Celui de Mustapha Kémal me semble le plus représentatif. En tout cas cela démontre qu'il n'existe aucune révolution pacifique, fût-elle laïque.

à la page 372…
Enfin, pour montrer au peuple la place supérieure que devait occuper la science moderne dans la civilisation de la Turquie libérée, il enleva au clergé la Mosquée de Sainte-Sophie, un des monuments les plus anciens et les plus vénérables de Constantinople. Sur son ordre, l'ancien sanctuaire de Justinien, conquis en 1453, par Méhémet II, fut transformé en musée et en "Temple de la science". "Par ce geste", écrit Ahmed Emin Yalmann, rédacteur en chef du Vatan, "Mustapha Kémal enterra définitivement le fatalisme dans son pays".
Le Ghazi ne pouvait pas savoir qu'il y introduisait une autre idole, peut-être plus tyrannique encore: le matérialisme historique.

page 302…
Peu d'hommes, dans l'Histoire, ont été aussi résolument anti-impérialistes que Mustapha Kémal. Mieux encore, il était "l'anti-impérialiste" par excellence, et cela dans la mesure où il était nationaliste. Renan a parfaitement mis en lumière l'antagonisme des deux principes. Après avoir montré combien l'Allemagne et l'Italie furent troublées dans ce qu'il appelle "leur œuvre de concrétion nationale" par le fait de posséder l'une, l'Empire l'autre, la Papauté, il ajoute: "La première condition d'un esprit national est de renoncer à toute prétention d'un rôle universel, le rôle universel étant destructeur de la nationalité."

page 340
Finalement, la révolte éclata ouvertement. Le cheïk Saïd, chef héréditaire des derviches Nakchibendis, souleva les tribus kurdes au nom d'Allah et les mena au combat sous le drapeau vert du Prophète. Il les lança contre les provinces orientales jusqu'à Kharput, Maras et Bitlis, et fit placarder sur les murs mêmes de Diarbékir de grandes affiches où l'on lisait : « A bas la République ! Vive 1e Sultan-Calife ! »
Mais l'insurrection ne s'arrêtait pas là. Sa trame s'étendait au loin, et l'on en retrouvait les fils dans les régions les plus diverses, principalement â Constantinople, dans une société secrète islamique, dans des salles de rédaction, des clubs, et jusque dans l'administration centrale.
Mustapha Kémal résolut d'extirper !e mal â sa racine. Il mobilisa sept, puis huit, puis neuf divisions et les envoya dans le Kurdistan avec l'ordre de réprimer la sédition et de ravager le pays de fond en comble. Les hommes furent torturés et pendus, les villages réduits en cendres, les moissons saccagées, les femmes violées et massacrées avec une cruauté implacable.
Puis le Ghazi envoya dans ces régions des tribunaux spéciaux, dit « Tribunaux d'indépendance », qui achevèrent la besogne si bien commencée par les troupes. Après des jugements sommaires, ces cours martiales exécutèrent, emprisonnèrent ou bannirent des milliers de Kurdes déclarés coupables d'excitation à la révolte. Quarante-six meneurs furent pendus le même jour sur la grande place de Diarbékir. Le but du gouvernement d'Angora était d'exterminer la race kurde, pour qu'elle cessât de former un groupe ethnique distinct au sein de la république. II eut recours pour cela à tous les moyens de coercition politiques et économiques imaginables, qui s'ajoutèrent à la pendaisons des chefs et à la déportation des populations.
Les turbés et les dervicheries furent fermés, les sectes religieuses supprimées, les couvents et les confraternités dissous. Mustapha Kémal chassa du pays toutes les autorités religieuses qui avaient participé, de près ou de loin, à l'insurrection. Il les bannit d'un trait de plume en disant : « Nous n'avons plus besoin d'eux ! »
Cette oœuvre de destruction fut couronnée de succès, car le peuple kurde n'était pas arrivé à un stade de civilisation suffisamment avancé pour pouvoir résister efficacement à cet ensemble de mesures. D'ailleurs, personne ne se leva pour prendre sa défense. Les Kurdes n'intéressaient pas la "conscience universelle" , et le terme de « génocide » n'était pas encore inventé.
Non moins brutal fut le traitement infligé aux populations arméniennes. Celles-ci avaient rêvé d'une Arménie libre, protégée par l'Angleterre. Mais ce rêve s'était aussitôt dissipé en fumée. A peine eurent-elles proclamé leur indépendance, qu'elles se trouvèrent écrasées par une double offensive des Turcs et des Soviets. Les chefs politiques arméniens s'étaient alors réfugiés à Londres où ils avaient repris contact avec certains dirigeants anglais. Ceux-ci leur avaient conseillé de poursuivre la lutte. Forts de cet encouragement, ils étaient retournés en Arménie, y avaient constitué des « Légions de jeunesses », à la tête desquelles ils avaient attaqué les troupes d'occupation turques. Insuffisamment armées, ces Légions avaient été facilement écrasées par les divisions du général Kiazim Kara Békir. Leurs « protecteurs » anglais s'empressèrent de les désavouer, les livrant ainsi sans défense à la vindicte de leurs vainqueurs. Avec un courage admirable, mais fou, les Légions décimées cherchèrent à se regrouper, pour charger une dernière fois l'ennemi séculaire. Cet ultime tentative de libération fut écrasée dans le sang et fit s'abattre sur les populations arméniennes des représailles atroces. Pour ce peuple déjà si durement éprouvé, la répression prit l'aspect d'une véritable catastrophe.
Certes, écrit Norbert de Bischoff, en ordonnant de déporter en totalité ce peuple qui, habitant une région frontalière extrêmement exposée, était convaincu en plus de collusion avec l'ennemi, l'Etat turc ne fit qu'accomplir un acte de légitime défense. Mais l'exécution de cet ordre provoqua une tragédie épouvantable et des souffrances indecriptibles. Plus de la moitié de la population arménienne d'Anatolie périt, victime des hommes ou des éléments. Seuls, quelques centaines de milliers d'Arméniens complètement épuisés réussirent à atteindre des camps en Mésopotamie... C'est à peine si quelque 50 000 âmes restèrent à Constantinople et çà et là en Anatolie, pour témoigner qu'autrefois, toute une branche de la race arménienne avait vécu en Turquie . »
L'anéantissement des colonies grecques d'Asie Mineure ne fut guère moins total, bien qu'il fût réalisé par des méthodes différentes.

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 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes