Bonjour,
Depuis la parution du dernier livre de François Delpla, il est beaucoup question de Georges Mandel. Proposons un court extrait de " Vérités sur la France" où Levy brosse un portrait de Mandel.
Nous sommes le 16 juin 1940, le gouvernement est à Bordeaux où, selon Louis Levy, tout respirait le désarroi, l'affolement, la panique. *** Georges Mandel luttait de son mieux contre les capitulards. Le général de Gaulle tentait désespérément de faire prévaloir l'idée d'aller combattre en Afrique. L'un et l'autre agissait avec obstination auprès de Reynaud. (...)
Georges Mandel est un personnage mystérieux, ou plutôt qui aime paraître mystérieux. Il est gourmé, sentencieux, porte des faux-cols de doctrinaire, joue de la lippe et se plaît à terroriser de son regard glacial. Il s'est fait réputation de machiavélisme et d'insensibilité. Et tout cela n'est point sans feinte. L'affectation est son menu défaut. Mais Mandel, ancien collaborateur de Clémenceau, est patriote, profondément patriote, et attaché au régime. De plus, il a de l'énergie et possède quelques unes des qualités qui font les hommes de gouvernement. Il a pensé certainement ce que nous sommes nombreux à avoir pensé durant ce sombre dimanche : il faut se hâter, arrêter tout de suite les capitulards, et frapper fort, et surtout, surtout frapper vite, chasser Pétain du ministère, destituer Weygand, nommer un nouveau généralissime.
Une telle action était possible, même à Bordeaux. A une condition : que Mandel pût trouver des appuis suffisants parmi ses collègues. Paul Reynaud n'était pas l'homme de ces mesures révolutionnaires. Même les plus résistants du cabinet étaient tous, ou presque tous, des hommes encombrés de scrupules déplacés, polis à l'excès; des faibles. ***
Nous connaissons la suite ! Le 16 juin au soir, au Conseil des Ministres, les "capitulards" - comme les appellent Louis Levy - l'emportent. Ce sera l'armistice.
Pour celles et ceux que ces brefs récits intéressent, proposons une suite à cette journée de 16 juin. Elle est narrée par Edward Spears qui tente vainement de convaincre Mandel de rejoindre Londres en compagnie du général de Gaulle : Mandel le soir du 16 juin.
Bien cordialement,
Francis. |