La description du livre
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La description de ce livre
| | Porteur de mémoires / Patrick Desbois Histoire et mémoire ? de Francis Deleu le mercredi 27 août 2008 à 18h28Bonsoir,
Il y a quelques jours sur un site de discussion - La Shoah par balles : les historiens oubliés - François Delpla écrivait: *** Je rentre de vacances et je suis sidéré.
On voit souvent sur les blogs des tenanciers paresseux, qui lancent des débats et ensuite laissent leurs visiteurs en découdre sans jamais intervenir. On en prend son parti. C'est un genre et si on n'aime pas on peut passer son chemin. Mais ici ! Ce n'est pas un blog personnel, c'est un site de discussion, et cela la fiche vraiment très, très mal qu'on se mette à deux pour pondre un texte polémique, visant nommément des personnes puis qu'on disparaisse, avec un souverain mépris pour les arguments fouillés et nuancés qu'on s'est vu opposer (...)***
Je suis également sidéré - non pas par ce que François écrit - mais par le tapage médiatique et les étonnantes critiques du travail du Père Patrick Desbois.
Est-ce l'ajout d'un sous-titre accrocheur et calamiteux (probablement le fait de l'éditeur) qui prête à confusion et alimente la polémique : " Un prêtre révèle la Shoah par balles" alors que le titre de l'ouvrage " Porteur de mémoires" ne laisse guère planer le doute sur la démarche de Patrick Desbois.
Pour mieux comprendre les motivations du Père Desbois, rappelons ce qu'écrivait Pierre Assouline sur son blog, l'extrait de la recension de l'ouvrage par Nicolas Bernard ainsi que l'extrait d'un entretien accordé par P. Desbois à un journaliste belge : c'est ici
Par ailleurs, François Delpla écrivait sur le site de discussion mentionné ci-dessus : *** ..."le travail du Père Desbois constitue un apport appréciable, les témoignages collectés venant enrichir l'éventail des sources à la disposition des historiens". Il n'y a pas que les témoignages, et pas un simple ajout à une série déjà existante de témoins. Il y a une approche novatrice du massacre, par le biais de l'archéologie des fosses d'une part et, de l'autre, d'une catégorie de témoins nouvelle et d'une nouvelle façon d'interroger (...)***
Un autre aspect de la démarche me semble essentiel. Notre ami GP vient de le rappeler indirectement dans un autre contexte: *** Une fois les responsabilités de ce massacre clairement établies, il faut avancer et plusieurs directions sont à explorer :
- les noms des victimes et leurs villes d'origine qu'il faudra bien un jour honorer. Ces victimes qu'il faudra bien un jour honorer !
Nicolas Bernard n'écrira rien d'autre dans sa recension du livre*** Comment un prêtre catholique peut-il se retrouver à la tête d’une telle entreprise ? Le père Desbois s’en explique dans son livre. Né dix ans après la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, il a tenu à en savoir davantage sur la déportation de son grand-père au camp de Rawa-Ruska, en Pologne. Ce dernier avait pu voir ce qui arrivait aux Juifs déportés par les nazis. Dès lors, le fils allait vouloir comprendre ce qu’avait peut-être observé le père, bref ce qui s’était passé. Entre-temps, il entra en vocation, devint prêtre, s’intéressa au judaïsme, à l’antisémitisme. En 2002, il visita enfin Rawa Ruska, puis fit l’année suivante une découverte phénoménale, dans un cimetière aux environs de Lublin : « Alors que les fosses communes des Juifs fusillés par les Allemands sont introuvables, chaque Allemand tué pendant la guerre a été réenterré, avec son nom. Les cimetières sont à l’échelle du Reich. Des cimetières magnifiques pour les Allemands, y compris les S.S., de petites tombes pour les Français, des pierres blanches enfouies sous les ronces pour les dizaines de milliers de soldats soviétiques anonymes, et absolument rien pour les Juifs. » Il fallait restaurer l’équilibre. Entretenir la mémoire. Entretenir la mémoire !
J'ajouterais : accrocher un nom sur un lopin de terre où repose la dépouille d'un parent ... pour y déposer une fleur. Cette quête effrénée d'un lieu de mémoire est omniprésente dans l'ouvrage collectif " A l'Est, la mémoire retrouvée"
Deux témoignages à propos de Katyn: - "Dès que nous avons su que c'était possible, nous avons essayé par tous les moyens d'être là pour allumer un bougie comme nous le faisons à Auschwitz. Voilà pourquoi j'avais si mal."
- "Mon oncle est mort à Auschwitz. J'étais jalouse de ma cousine car mon père est mort à Katyn. Elle pouvait aller à Auschwitz, moi, je n'avais aucune tombe." Bien cordialement,
Francis. |
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