Bonjour,
Les volontaires francais sur le front de l'Est on beneficies apres la guerre des circonstances politiques du moment, a savoir la guerre froide.

En Allemagne on "blanchissait" a tour de bras des officiers de l'ex-Wehrmacht car on pouvait avoir besoin de leurs connaissances de la guerre contre l'Armee Rouge. Des criminels comme von Manstein sont donc passes au travers.

Un peu le meme contexte en France, d'autant plus que de Gaulle souhaitait en terminer au plus vite avec l'epuration. Tous les volontaires condamnes ont ete amnisties tres vite, en 1951.

Mis a part les ex-Miliciens qui avaient sevit en France avant de gagner l'Est, pas de condamnations pour crimes de guerre.

Cette atmosphere a permis a certains anciens, comme par exemple Saint-Loup, ou a certains ecrivains comme Jean Mabire, de publier des Memoires et des romans qui ne mettent en avant que l'engagement anti-bolchevique de ces gens.

Cette image de "precurseurs" a ete d'autant plus facile a batir que la legende nazie de la "Croisade europeenne contre la bolchevisme" a eu la peau dure pendant des decennies.

De quoi donc en seduire plus d'un, dont votre serviteur. Meme des ouvrages moins romances, comme ceux de Giolitto et Forbes, s'en tiennent pratiquement a l'anticommunisme comme motivation essentielle de ces engagements.

Mais, en grattant le sujet, on en arrive a faire quelques decouvertes qui ternissent cette jolie medaille heroique :

- Au moins un crime de guerre a ete prouve a ce jour : Des soldats de la LVF en Pologne ont ete appelle pour aider des SS qui avaient affaire a des Juifs qui ne voulaient pas se laisser deporter comme ca. Selon le rapport de l'officier allemand qui commandait le groupe, deniche dans les archives a Varsovie par un membre d'un autre forum, les legionnaires francais auraient assassines plusieurs Juifs recalcitrants (60 ou 80, trou de memoire).

- Il y avait egalement des gamellards et des baroudeurs dans le nombre. Les volontaires etaient payes au tarif de l'Armee allemande, bien meilleur que celui en vigueur en France.

- l'antisemitisme qui regnait dans tous les milieux de la droite collaborationniste ne les a evidemment pas epargne. L'affaire polonaise en montre un petit bout mais il sera tres difficile de l'evaluer avec precision car ni les volontaires survivants ni leurs descendants n'accepteront de le reconnaitre.

Quant a ceux, et il doit bien y en avoir, qui ne sont parti que pour combattre les "rouges" en estimant que cela pouvait aider la France a se redresser, il n'en demeure pas moins qu'ils se sont fait completement avoir par la legende de la "Croisade", Hitler n'ayant en URSS que l'unique objectif d'etendre son Lebensraum et d'y esclavagiser les Slaves apres avoir eradique "Le Juif". Pouvaient-ils s'en rendre compte ? A l'engagement, je ne pense pas. Mais apres quelques mois sur le front ?