Voici quelques remarques de David E. Murphy auteur du livre "Ce que savait Staline" (j'aurais plutôt dit "Ce que ne voulait pas savoir Staline"). Son livre est très récent: 2006


Sources page 16
Je n'ai eu d'accès direct à des documents originaux qu'aux Archives militaires de l'État russe (RGVA) où j'ai pu consulter le dossier militaire d'Ivan I. Proskourov. Les témoignages de supérieurs militaires et d'officiers politiques révèlent que Proskourov avait été un pilote dévoué et un communiste fervent. Quant aux Archives centrales du ministère de la Défense (TsA MORF), je n'ai pu y avoir accès ni obtenir de réponses à des questions précises que j'avais préparées sur les problèmes du renseignement militaire discutés dans des publications déclassifiées.
Je savais que l'accès aux Archives centrales du SVR, qui a succédé à la première direction principale (renseignements étrangers du KGB), serait impossible, aussi avais-je préparé une série semblable de questions portant elles aussi sur certains points des archives du SVR. publiées dans 1941 god. Pour ces questions, j'indiquai également les références officielles et je les soumis au bureau des affaires publiques du SVR en octobre 2002. En mai 2003, le SVR m'informa qu'il ne communiquerait même pas les documents qui avaient été publiés dans 1941 god. Ils avaient été de fait reclassifiés. En outre, le SVR ne communiquerait aucun document archivé en rapport avec des questions portant sur des événements ou des incidents liés à des articles déclassifiés ou aux propres publications déclassifiées du SVR,
Le premier numéro du Bulletin du Projet d'histoire internationale de la guerre froide (1992) comporte cette déclaration : « Pour les historiens de la guerre froide, frustrés pendant des décennies par le secret entourant les archives soviétiques, l'attente semble sur le point de s'achever. » Plus de dix ans plus tard, le chercheur que je suis a découvert que, pour son sujet d'étude, â savoir les informations dont Staline disposait sur les intentions de l'Allemagne en 1940-1941, il n'y avait absolument aucun accès aux archives des services de la sécurité et des renseignements soviétiques pour la période de l'avant-guerre. Il est évident que cette absence d'accès illustre une politique délibérée des dirigeants russes actuels de s'assurer que ces services et eux seuls soient à même d'utiliser ces archives pour interpréter le passé.

Ce livre, "Ce que savait Staline" démontre bien que pendant les 6 mois qui ont précédé l'attaque allemande, des avertissements sont parvenus de partout pour informer l'URSS de cette attaque. Non seulement Staline ne voulait rien en savoir (monsieur Hitler lui a dit qu'il voulait attaquer la GB) mais il menaçait ceux qui osaient l'en informer !. Le chef des renseignements l'a dit clairement: par peur il a fini par cacher les informations essentielles à Staline.