Bonjour,
Selon un article mis en ligne par la revue "Historia", Pierre Mendès France fut avec de Gaulle l'un des chefs du gouvernement qui réclamèrent avec le plus d'insistance pour le pays une force de frappe nucléraire autonome. Mais ils ne l'ont pas initiée. Le projet existait déjà à la fin des années 40.
Ce choix stratégique et politique est peu souvent mentionné dans les études consacrées à PMF. Le sentiment d'humiliation qu'il a vécu au retour de la conférence de Genève où furent signés les accords qui mettaient un terme à la présence française en Indochine après Dien Bien Phu serait, selon l'auteur du papier, à l'origine de la décision de PMF de donner à la France les moyens d'une politique de défense basée sur la force nucléaire. Mais la volonté de développer un programme indépendant était déjà une réalité puisque en 1952, Antoine Pinay au Parlement le premier plan quinquennal de développement de l'énergie nucléaire français. ((Dominique Lorentz, "Affaires Atomiques", éd.Les Arènes - 2001)
En décembre 1954, PMF rentra d'un voyage aux Etats-Unis en affirmant : "Sans la bombe, on n'a pas voix au chapitre." Il devait lancer immédiatement "l'examen d'un programme secret d'étude de fabrication de l'arme nucléaire".
Cordialement,
René Claude
PS : De Gaulle créait le Commissariat à l'Energie Atomique en octobre (CEA) 1945. Saclay, le centre de recherches nucléaires était ouvert en 1949. Ce fut le début d'une collaboration officieuse entre la France, qui avait les structures et les moyens, et le tout jeune Etat d'Israël qui avait le savoir-faire. Le programme fut poursuivi sous les IVe et Ve Républiques. |