Je partirai de ma modeste expérience : j'ai trouvé deux ou trois choses nouvelles en histoire et, pour les soutenir, je me désolidarise soigneusement des gens qui affirment les mêmes choses avec des arguments que je trouve mauvais.
Cela m'a amené par exemple à désavouer un article sur le 18 juin qui me citait favorablement :
Donc, si Suvorov pensait vraiment qu'il a trouvé du nouveau, il devrait prendre de radicales distances avec ceux qui vont dans son sens en ramassant des discours dans les poubelles du Deuxième bureau français. Je ne crois pas qu'il le fasse et il me semble même que dans l'un au moins de ses deux autres livres il fait tout le contraire.
Voilà qui le ravale au rang, non des historiens novateurs, mais des publicistes qui agissent en meute pour claironner des messages idéologiques.
De même, tous ceux qui croient réellement que Staline nourrissait encore, en 1939, 40 ou 41, des plans de révolution mondiale devraient avoir à coeur de s'appuyer sur autre chose que sur le faux évident du 19 août, et d'emboîter le pas presto à ceux qui le dénigrent.
Car il s'agit de savoir si on fait de l'histoire ou si on entreprend de rassembler des bonnes volontés pour crier plus fort que le camp d'en face.