La dernière citation mise en exergue me permet de rebondir sur une idée fausse et que j'avais déjà développée ici, car elle me tient à coeur.
La spécificité des méthodes de lutte anti-partisans de l'armée allemande (de la permière à la seconde guerre mondiale), qui l'amène à commettre des crimes de guerre (la question de savoir s'il s'agit de "crimes de masse" est pour moins inutile, un seul suffit !) de manière institutionnalisée et consciente.
La prise d'otage, l'exécution de civils choisis au hasard à titre de représaille, la destruction des habitations, récoltes et bêtes.... sont des méthodes que l'on constate de manière permamente sur tous les fronts, et tout au long des deux guerres mondiales (en Belgique en 14, en 40, Balkans, Ostfront, Westfront en 44, italie....) et qui sont une spécificité de l'armée allemande (et pas seulement nazie).
Ces méthodes étaient communes à l'ensemble des armées face aux guerrillas (Espagne 1808-14, Tyrol 1809, Russie 1812...) au cours du XIXème siècle mais furent unanimement abandonnées par les armées des pays occidentaux lors de l'adoption des Conventions de Genève et de La Haye, qui marque au début du XXème siècle une véritable rupture avec ce type de comportements...
Tous les pays ayant adhéré à ces Conventions internationales (notez que ni l'URSS, ni le Japon n'y ont adhéré à l'époque) fixant les règles et limites au droit des Forces Armées en temps de guerre, et prohibant les agissements contre les civils ne participant pas aux opérations, les ont globalement respecté, et ont généralement sanctionné les agissements contraires, tous sauf l'Allemagne qui va continuer à appliquer ces méthodes, prévues, ordonnées et organisées à tous les niveaux de la hiérarchie.
Il serait trop long de développer ici les raisons pour lesquelles les officiers supérieurs allemands conservèrent ces méthodes criminelles malgré les engagements internationaux de leur pays. j'y travaille depuis longtemps, et cela n'a rien àvoir avecl'idéologie nazie, ni une quelconque "culpabilité congénitale teutonne". Cela résulterait à mon avis d'une analyse froide et dénuée de tout sentiment des problèmatiques posées par la guérilla, et de l'adoption des solutions qui paraissent les plus efficaces à court terme. Il y a en tout cas beaucoup de choses à dire sur le sujet...
Lorsque je développe ce type d'analyse, il est d'usage de répliquer alors (sur le net) en rappelant :
- les agissements et crimes des Armées occidentales dans les Colonies, sauf qu'à l'époque (c'est un fait, je ne le juge pas), les Conventions de la Haye sont écartées de manière permanente pour les opérations coloniales (usage des gaz par les anglais dans le Kurdistan, massacres français à Madagascar ou dans le Rif, Crimes italiens en Ethiopie et en Libye, même les américains dans les Philippines ne furent pas des "anges").
- toutes les "turpitudes" et crimes commis par les Alliés en Europe ou ailleurs (je les appellait les "vieilles antiennes" constamment ressorties depuis, Bad machin, Dresde, viols de GIs en France et en Allemagne....) alors que cela n'est pas comparable car cela ne fut soit pas criminel (Dresde est une opération de guerre : sanglante, inutile et maladroite, mais il y en a beaucoup d'autres... cherchez bien...), soit pas organisé par la hiérarchie (les viols en Allemagne).
- ou les exactions de l'armée rouge en Prusse orientale : sauf que l'URSS n'avait pas adhéré auxdites conventions internationales, et que les exactions en question qui furent d'une ampleur inconnue jusqu'à lors (depuis on a eu la Bosnie) ne furent pas réellement organisées mais plutôt tolérées par la hiérarchie (je sais pour les victimes, la nuance est délicate, mais elle doit être rappelée dans toute analyse objective des faits), avant d'être fortement réprimées dans les derniers mois par la hiérarchie (avril et mai 45).
Donc pour conclure, les agissements de la LVF sur l'Ostfront dans le cadre d'opérations anti-partisans ou de gardes de camps de déportation, montrent que dès cette date, les français engagés dans la LVF épousèrent très tôt le pire des méthodes de l'armée allemande. Méthodes qu'ils s'empresseront de répercuter lors de leurs activités dans la Milice (cela a été rappelé).
C'est particulièrement éloquent, car comme le relève fort justement Laurent, leur présentation actuelle sur le net est largement "biaisée" sur cet aspect peu glorieux.
Pour ma part, ces éléments confirment ce que je savais déjà intuitivement :
- tout soldat engagé sur l'Ostfront a nécessairement vu ce qui s'y passait (il suffit de lire les mémoires des italiens qui montent au front entrain, et qui dès Varsovie voient les juifs employés à entretenir les bas-cotés des rails se faire molester ou abattre, puis les villages brûlant à l'horizon, alors que l'on est loin du front... il s'agit d'une "montée vers l'enfer").
- la LVF ne sera jamais employée autrement que comme "piétaille" sacrifiable et "bouche-trou" par les allemands, pourquoi ne pas les avoir passés panzer, ou panzergrenadier s'ils étaient si bons au combat ? Ce n'est pas une question de matériel, mais à mon avis de réelle lucidité sur les capacités combatives de ces hommes. Je ne parle pas de courage, ni d'héroïsme (il en fallait sur l'ostfront dans tous les camps), mais de valeur au combat...
Cordialement
CM |