Bonne question ! Pourquoi ce silence alors que, comme l'a reconnu Védrine sur France Culture en 2006, ils savaient.
A mon avis, deux débuts d'explication :
- Une fois Mitterrand au pouvoir, l'information, sans être totalement muselée, était plutôt bien encadrée. Un grand ménage a été fait en 1981 et des fidèles placés aux bons endroits. Jean-Edern Hallier dont les dires sont, me semble-t-il, à prendre avec précaution affirme que son livre "L'Honneur perdu de François Mitterrand" dans lequel il déballait tout, prêt en 1982, ne trouva jamais d'éditeur et fut refusé par 17 maisons. Il raconte que des pressions furent exercées sur lui, son entourage... Rappelons tout de même qu'il y avait à l'Elysée une cellule barbouzarde dont le but était de maintenir dans l'ombre les secrets que le président ne souhaitait pas voir connus : Mazarine, son cancer et son passé vichyste. Souvenons-nous des écoutes de l'Elysée...
- Je crois aussi que personne n'avait intérêt, sous Mitterrand et avant, à ce que ces histoires vichystes ne soient mises sur le tapis. Personne n'avait rien à y gagner et tous les partis avaient de très vilains cadavres planqués dans leurs placards. Les communistes dont le secrétaire général travaillait comme ouvrier chez Messerschmidt, les Gaullistes avec Papon et quelques autres... |