Ce que le soi-disant "traducteur" a fait, en 1953-54, avec le livre de Galland, est absolument scandaleux et tout à fait inacceptable. L'éditeur n'est évidemment pas innocent non plus. J'ai déjà souligné que le massacre, dans la plupart des traductions, est la règle, pas l'exception. Si vous découvrez qu'une "traduction" se paie la tête (et l'argent) du lecteur, refusez de l'acheter. C'est possible au moins pour les traductions les plus nombreuses : de livres anglais, allemands, espagnols ou italiens. Soit vous comprenez assez une ou plusieurs de ces langues pour voir si la traduction est correcte, soit l'un de vos parents ou amis peut vérifier pour vous.
Je voulais surtout ajouter que le titre "Jusqu'au bout sur nos Messerschmitt" était une excellente invention. Bien que terriblement long et lourd, il sonne bien, il touche juste. Cela confirme que le "traducteur" (un bousilleur) avait du talent : il aurait beaucoup mieux fait d'écrire ses propres romans.
"Les permiers et les derniers" a un rapport direct avec le texte du livre et avec les premiers pilotes de la Luftwaffe ainsi qu'avec les derniers, dont certains volaient sur chasseur à réaction Me 262.
A propos des traductions, prudence tout de même : il est très fréquent qu'on ne puisse pas traduire le texte d'origine tel quel. Les innombrables tournures ou expressions idiomatiques ne se traduisent pas au pied de la lettre ; il faut les traduire par des expressions idiomatiques équivalentes, voire faire preuve d'imagination car, souvent, il n'y a pas d'équivalent. Exemple : en allemand, en 39-45, on parlait de "Heckschütze", soit "tireur de la queue". En français, c'était le mitrailleur (dans un avion). Si nécessaire, on précisait : dorsal, ventral, de queue, de sabord (latéral)... Les Anglais et leurs "traducteurs" français stupides ont fâcheusement tendance à "traduire" "gunner" (dans un avion), au lieu de "mitrailleur", par "canonnier". Le canonnier n'a existé qu'en 1940, sur les bombardiers moyens français LeO 451 et Amiot 351/354, qui étaient armés d'un redoutable canon dorsal HS 404 de 20 mm.
Les Allemands disent : "Mieux vaut le moineau dans la main que le pigeon sur le toit." Naturellement, aucun Français ne voit ce que cela veut dire. La bonne traduction est : Un bon "Tiens" vaut mieux que deux "Tu l'auras". (Si tu as faim, il vaut mieux tenir un moineau que voir un pigeon sur le toit).
Conclusion : ne pas juger mauvais un traducteur qui ne traduit pas tout littéralement, mot à mot. Cela dépend, mais la verrière basculante d'un Me 109 n'est en aucun cas un siège éjectable! |