Bonjour,
Contrairement à ce que l'on croit et prétend parfois - encore tout récemment sur un site de débats SGM - la bibliographie SERIEUSE consacrée à la "Cagoule" et aux carrières de ses principaux chefs activistes est loin d'être considérable.
Les bouquins et articles de Wolton et de Villemarest sont à prendre avec la plus grande prudence : le résultat des enquêtes du complotiste T. Wolton, qui avait pour but affiché de prouver que Jean Moulin fut un agent communiste infiltré auprès de la France libre et dans les MUR, a été balayé par Pierre Péan, Pierre Vidal-Naquet et quelques autres chercheurs. Quant à de Villemorest, nous avons vu dans le fil d'un autre débat développé ici qu'il défendait des positions très très à droite et proposait ses thèses dans des livres et des articles orientés dans ce sens et donc peu susceptibles de nous apporter des éléments historiquement fiables sur les réseaux "cagoulards".
Comme je l'ai dit dans un précédent message, il reste les livres de Pierre Péan, plus particulièrement les chap. sur les "nationaux avant et dans la guerre" dans "Vies et morts de Jean Moulin" et bien sûr son enquête fouillée sur le docteur Martin, cet éternel comploteur qui prit part à toutes les tentatives visant à déstabiliser la République depuis les années 30.
En revanche, si la "Cagoule" et ses militants clandestins sont souvent cités dans les essais d'histoires politiques et dans les biographies de responsables politiques et militaires, le mouvement terroriste n'a pas encore son historien qui fasse référence.
Excepté un livre qui date des années 70, il n'y pas eu à ma connaissance d'essai récent et conséquent sur l'origine sociale, les influences idéologiques, le mode de recrutement, les types de financement (les fonds de Mussolini, par ex.) et l'influence réelle de ceux qui furent les chefs des réseaux d'influence et les reponsables d'attentats terroristes dans les annnées 30 en France.
Je persiste à affirmer qu'une histoire sérieuse de la "Cagoule" sur 30 ans de vie politique française - de février 1934 aux accords d'Evian - reste à écrire.
Cordialement,
René Claude |