Schellenberg - Masson - SS - Histoire du service secret nazi - forum "Livres de guerre"
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La description du livre

SS - Histoire du service secret nazi / André Brissaud

En réponse à -4 -3 -2
-1Oui. Dommage. de René CLAUDE

Schellenberg - Masson de Christian Favre le lundi 25 février 2008 à 17h21

Il n'est pas inutile de préciser que les Alliés étaient parfaitement au courant de ces rencontres, en particulier Allen Dulles qui "travaillait" à Berne pour les renseignements alliés. Comme il l'a dit l'armée suisse et en particulier ses SR ont largement aidé les différents mouvements de résistance, en particulier français. Ma conclusion après la lecture d'une cinquantaine de livre sur l'histoire de la Suisse pendant la dernière guerre c'est qu'une neutralité absolue était impossible, du côté de l'armée l'ennemi désigné était clairement les pays de l'Axe, il suffit de compter le nombre d'espions allemands arrêtés en Suisse (plus de 1000) et du côté politique le blocus allié et le contre blocus allemand a fait que la Suisse n'avait pas d'autre possibilité que de collaborer commercialement avec l'Allemagne. En fait selon moi c'est ces deux attitudes qui ont fait que la Croix Rouge a pu fonctionner. Voici le témoignage de Allen Dulles dans son livre "Les secrets d'une reddition"
Allen Dulles: Américain, chef de l'OSS (ancienne CIA) à Berne pendant la guerre
LES SECRETS D'UNE REDDITION page 43

Pendant la deuxième guerre mondiale, le fait que la Suisse soit neutre signifiait qu'elle ne s'engagerait spontanément dans le conflit ni d'un côté ni de l'autre, qu'elle n'aiderait ni les uns ni les autres des adversaires, militairement ou non militairement. Cela ne signifiait en aucune façon qu'elle ne se défendrait pas, au cas où elle serait attaquée, ni qu'elle s'engageait à être neutre de cœur et d'esprit, en ce qui concernait le nazisme. Il était évident depuis l'ouverture des hostilités qu'elle n'avait rien à craindre des Alliés de l'Ouest et tout à craindre des Allemands, qui, en deux occasions du moins, avaient considéré l'éventualité de l'envahir : une première fois, en 1940, avant que la défaite de la France leur ouvre les portes en direction de l'ouest, et, en 1943, pendant les jours critiques de la bataille d'Afrique du Nord.
La mobilisation générale en Suisse plaçait 850 000 hommes sous les armes ou en réserve, soit un cinquième de la population. Le commandant en chef de ces troupes était le général Henri Guisan, un patriote de toute première valeur. Si la Suisse n'eut pas à se battre, ce fut à cause de sa volonté de résister et de son importante mobilisation en hommes et en matériel en vue de sa propre défense. Le prix qu'aurait eu à payer l'Allemagne, pour l'envahir aurait certainement été très élevé. Après l'encerclement complet de ce pays par les forces de l'Axe, sa défense fut basée sur la présomption que les régions où se trouvaient les grandes villes et les industries ne pourraient être défendues contre une attaque allemande. L'effort serait donc concentré dans les forteresses des Alpes, où se retirerait la plus grande partie de l'armée. Tout un système de fortifications, tunnels, dépôts souterrains de subsistances, aurait rendu très difficile à quelque adversaire que ce soit d'extirper les défenseurs de ces forteresses. De plus, les tunnels ferroviaires sous les Alpes, dont les Allemands avaient besoin pour ravitailler leurs troupes d'Italie, seraient détruits par les Suisses eux-mêmes. Et ce fut ouvertement publié. Les Allemands, au cas où ils attaqueraient la Suisse, étaient donc avertis qu'ils auraient plus à perdre qu'à gagner.
Au cours des jours désespérés de 1940, quand les Suisses se virent complètement encerclés, certains membres du gouvernement furent tentés par la possibilité d'un compromis afin d'éviter un conflit ouvert. Mais, dans l'armée, un groupe d'officiers s'en tint fermement à l'idée de résister aux Allemands, à tout prix. Parmi eux se trouvaient quelques-uns des plus hauts personnages du Renseignement militaire, qui étaient bien au courant des intentions de l'Allemagne vis-à-vis de leur pays.
Dirigée par les commandants Max Waibel et Hans Hausamann, une section du Renseignement, connue sous le nom de « bureau Ha » (les deux premières lettres de Hausamann) avait toutes raisons de croire que des agents allemands étaient prêts à empêcher le général Guisan, par la force si nécessaire, de lancer à l'armée suisse l'ordre de résister. Hausamann et d'autres officiers, dont Max Waibel, qui jouera plus tard un rôle important dans cette histoire, poussèrent l'audace jusqu'à se mettre secrètement d'accord, entre eux, pour prendre la haute direction du commandement militaire, si leurs officiers supérieurs se révélaient peu disposés à empêcher les Allemands de franchir la frontière. Pour cet acte de patriotisme, mais d'insubordination, certains d'entre eux furent condamnés à des arrêts de courte durée, prix modeste à payer pour avoir renforcé la volonté de résistance des Suisses; car ce fut là le résultat de leur fermeté.
La position officielle des Suisses, en ce qui concernait mon travail, fut celle d'une parfaite neutralité, mais d'une neutralité bienveillante. Il fallait naturellement qu'ils soient persuadés de ma discrétion, de mon bon sens, et de mon entière compréhension de leur situation. Ils tenaient, c'est certain, à prévenir toute action de notre part qui, au cas où les Allemands l'auraient apprise, leur eût été jetée à la face comme un exemple de partialité en faveur d'un des combattants. Ils craignaient qu'une rupture trop voyante de leur neutralité ne devienne prétexte aux Allemands d'exercer des représailles. Je fus aussi coopératif que possible et fis clairement comprendre aux Suisses que je n'avais aucun intérêt à m'enquérir de leurs mesures de défense. Plus leurs préparatifs contre une attaque allemande éventuelle étaient fortement menés, plus cela nous plaisait. Les Allemands, par contre, avaient des agents et des saboteurs en Suisse, ainsi que des espions qui cherchaient à percer les secrets de leur défense. Des dizaines d'agents allemands furent arrêtés; quelques-uns furent fusillés.
Il était évident, et nous nous en sommes rendu compte, que le service de Renseignement suisse avait des contacts avec les services de Renseignement allemand et allié. En tant que Suisses, il leur était possible d'entretenir ces relations avec chaque groupe de belligérants et, dans leur propre intérêt, ils avaient le droit le plus absolu d'agir ainsi. Les malentendus se trouvèrent réduits par le fait qu'un groupe d'officiers du Renseignement travaillait principalement avec les Allemands et un autre avec les Alliés. Le colonel Roger Masson, de l'état-major suisse, était en contact avec Walter Schellenberg, chef du service de Renseignement de Himmler, et Max Waibel et ses adjoints les plus proches conféraient avec nous. Ce qui se passait entre Masson et Waibel, qui , tous deux, faisaient leurs rapports au général Guisan, jusqu'à ce jour je ne le sais pas. J'accordai ma confiance à Waibel et n'eus jamais à le regretter. Plus tard, quand nous avons commencé à pousser nos relations secrètes et risquées avec les généraux allemands, au début 1945, nous aurions été contrecarrés à chaque pas si Waibel ne nous avait pas facilité contacts et moyens de communiquer, ainsi que les passages de frontière qui devaient être entourés du plus grand secret. Chacun des actes de Waibel servait les intérêts de la paix.

Dans toute discussion sur la neutralité de la Suisse au cours de la seconde guerre mondiale, il serait d'une négligence grave de ne pas mentionner le rôle humanitaire de ce pays. Il a été un refuge, un havre de charité et de bienfaisance, de secours permanent aux persécutés, aux sans-foyer, aux personnes déplacées. En tant que lieu où se trouvent installés des organisations de paix ainsi que des instituts internationaux dévoués à la coopération entre les peuples, la Suisse était le seul endroit en Europe où les Alliés et les Allemands pouvaient espérer trouver des hommes compétents et d'esprit constructif qui les aideraient dans leur recherche de la paix.

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