Bien sûr, je crois qu'il faut proscrire d'une approche un peu sérieuse les vieux clichés qui disent :"les Allemands sont disciplinés... les Français sont inconstants ou encore les Anglais ont un vrai sens civique".Je déteste patauger dans les lieux communs mais je me pose tout de même quelques questions quant aux différences d'attitude des peuples face au problème de la guerre.
Le "what if" n'étant pas du tout ma tasse de thé, je l'ai précisé ailleurs, je n'emprunterai pas ces chemins virtuels pour essayer de savoir si X aurait traiter avec les nazis ou alors rebondir autrement : ça ne s'est pas passé et les citoyens anglais ont bien voulu suivre (et soutenir) la ligne dure de leur premier Ministre. (Qui se fit battre en 45 !)
Je reste persuadé que sans la calme détermination anglaise, Churchill n'aurait pas pu poursuivre son projet de résister au nazisme pour ensuite le vaincre. Je pense qu'il ne faut pas négliger le pouvoir que peuvent représenter les différentes composantes sociales d'un pays en période de crise; on n'impose pas des mesures et des restrictions à une population qui ne supporte pas ou plus ses représentants. (Ce fut là le drame de l'Allemagne nazie qui en 1940, après la victoire de la Wehrmacht sur la France vibra d'une terrible passion pour son Führer, les bandes d'actualités, même avec les réserves sur des mises en scène possibles, sont révélatrices. il y eut une très forte adhésion au nazisme .)
Même le plus absolu des totalitarismes de peut durer sans un miminum de consentement des couches les plus importantes de la population d'un état.
Un tyran ou une junte peut bien sûr prolonger le temps de son pouvoir sur un peuple par la violence quotidienne, la terreur et maintenant par les médias qui ont permis de remplacer les lourdes propagandes par des influences plus sournoises et diffuses... Il n'empêche qu'aux premières grosses erreurs, quand le chef "perd"la population ou lui inflige des sacrifices démesurés, on voit les fissures lézarder la lourde façade et la chute suit assez vite.
Je pense que sans l'adhésion, même réticente d'un pays ou d'une partie d'un pays, un gouvernant ne peut pas appliquer son programme très longtemps.
Bien à vous,
René Claude |