... et que ce n'est pas anecdotique. Comme il y a eu, sous des formes éminemment variées et plus ou moins "graves" et ouvertes collaboration des populations métropolitaines avec l'occupant, dont le "haut du panier": 15 ou 20000 volontaires acceptant voire souhaitant porter ses uniformes (et ce jusqu'au plus "politiquement marqué" d'entre eux à partir de 1943-44). Il y eut aussi en effet les milliers de travailleurs et supplétifs à des titres divers (métropolitains, Nord-africains, étrangers).
Vous avez raison, il est important d'avoir en tête tous les éléments le plus précisément possible; c'est pourquoi je trouve un peu étrange cette approche si singulière et récurrente concernant la communauté maghrébine "comme j'aurais pu parler des Polonais ou des Espagnols"... Ben non, on parle des Maghrébins...
Une minorité d'individus parmi la population maghrébine en métropole et en AFN a en effet indéniablement été sensible à la propagande allemande, qu'elle fut orientée contre la puissance coloniale (aspiration nationaliste) ou basée sur l'antisémitisme (et rejoignant ce faisant un certain extrémisme religieux).
Mais résistance ou collaboration active, quelle que soit la nationalité ou l'appartenance ethnique, nous sommes là comme ailleurs devant des logiques de petites minorités agissantes masquant la passivité du gros de la troupe (et dont le symbole pourrait être le "cas" des frêres Amilakvari, l'un porte-drapeau de la LVF; l'autre tué au combat pour la France Libre).
Je ne vois aucun pays européen qui n'ait doté la Wehrmacht ou les Waffen-SS d'une unité constituée ou au moins de quelques poignées de volontaires (jusqu'à l'Angleterre et la Suisse). Rien de vraiment singulier dans le cas arabe justement, et en rien un contrepoids à la question des "Indigènes" de l'Armée d'Afrique mise sur le devant de la scène médiatique de manière parfois fort caricaturale il est vrai. |