Le destin bref de Guy Môquet est tragique; personne ne le conteste. Mais qu'il soit proposé à l'opinion française par le gouvernement de monsieur Sarkozy dans le but de provoquer une identification chez les écoliers, lycéens et collégiens étonne, tant sa surface historique est réduite comparée à l'action dans la résistance d'un chef comme Joseph Epstein. Et pourtant, c'est bien l'ado communiste dont on booste la mémoire par les moyens considérables de la com' gouvernementale. Le militant internationaliste, le combattant des brigades int. en Espagne, l'organisateur "transversaliste" de réseaux actifs, lui est "oublié" à droite comme à gauche.
Pascal Convert, biographe scrupuleux, peut légitimement se poser quelques questions à propos de la différence dans le traitement mémoriel entre un simple agent de liaison - indiscutablement courageux et brave jusqu'au poteau -, un de ces soutiers de la Résistance, pour reprendre l'expression de Pierre Brossolette dont on voudrait faire un héros national et le responsable chevronné des groupes action FTP pour l'Ile-de-France, un homme qui a pu discuter avec Jean Moulin et qui se retrouva lui aussi devant le peloton d'exécution.
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