Bonjour à tous
Avant de me tourner vers l'avenir, suivant un vieux réflexe qui s'est toujours avéré salutaire, juste un mot sur le passé récent : une chose, importante, est de reconnaître ses erreurs, une autre de comprendre comment on a pu y sombrer, afin de calfater son bateau en conséquence -mais c'est là une affaire intime. Le propos s'adresse aussi à tous ceux qui ont été tentés d'ajouter foi, un peu ou beaucoup, auxdites erreurs et de me prendre, si peu que ce soit, pour un Charlot.
Pour l'avenir, je crois que nous tenons vraiment, avec les suites envisagées par Hitler de sa campagne-éclair à l'ouest s'il l'avait conclue suivant ses voeux, c'est-à -dire par une paix-éclair, un noeud de questions palpitantes qui pourront occuper les chercheurs un bon moment quand ils daigneront y jeter les yeux. Et si je dois continuer à m'y aventurer seul ou presque, j'irai à un rythme tranquille, susceptible de s'accélérer je ne sais quand.
La page de Mein Kampf sur le sujet, que tant d'auteurs, tels Frieser et Kershaw, continuent de tenir pour quantité négligeable, prédit certes avec une exactitude saisissante la sauce à laquelle va être accommodée la France : une campagne rapide et assommante, autrement dit, si le terme avait existé, un Blitzkrieg. Pour l'URSS cependant, et avant même qu'elle ne soit mise au pas par Staline, la prédiction est beaucoup plus ouverte. La victoire à l'ouest est simplement censée "assurer les arrières" d'une conquête de l'espace vital dont le rythme n'est absolument pas défini (p. 651-653) :
Autant nous sommes tous aujourd'hui convaincus de la nécessité d'un règlement de comptes avec la France, autant demeurerait-il inefficace pour nous dans son ensemble, si nos buts de politique extérieure se bornaient à cela. On ne saurait l'interpréter que comme une couverture de nos arrières pour l'extension en Europe de notre habitat.
Suivent des considérations sur le proche effondrement de l'URSS et l'indication, très vague, que "le glaive" doit assurer l'espace de "la charrue".
La mainmise totalitaire de Staline, et la relative réussite de l'industrialisation, rebattent évidemment les cartes au cours des années 30, alors que la France est restée désespérément elle-même et a continué de dépendre d'un allié anglais des plus dociles aux sirènes d'outre-Rhin.
Les intentions de Hitler à l'égard de l'URSS, et notamment, à partir d'août 1939, la durée envisagée du pacte, doivent être évaluées en fonction de la conjoncture et documentées par les propos, lus d'un oeil critique et soupçonneux, du chef de l'Etat et de l'armée allemands, en tenant compte bien sûr des principes énoncés dans la bible nazie, mais sans y voir un programme contraignant qui ne s'y trouve nullement. |