Gabriel Cochet est un peu l'homme des occasions manquées et des missions inabouties.
Dans les deux premières années de l'occupation, Gabriel Cochet est passé d'une position pétainiste critique à la résistance ouverte. Il a été arrêté deux fois par Vichy en raison de ses écrits dissidents qu'il continuait à diffuser malgré les avertissements et les menaces puis pour avoir camouflé du matériel militaire et des armes pour l'OCM. Sa position face au régime est assez comparable à celle de Frenay dans ses premiers écrits "dissidents". Il croit encore que le maréchal peut faire quelque chose mais qu'il est entouré de défaitistes et de collaborateurs. Il trouve l'action de De Gaulle trop "politique". Mais les combats de Libye lui ouvrent les yeux sur la réalité de l'Etat français. Appréhendé une première fois pour avoir diffusé dans les deux zones une information sur le ravitaillement opéré par Vichy pour les troupes italiennes. Libéré, il continue à écrire des articles dissidents, puis prend part au camouflage d'armes. Cette activité lui vaut une seconde arrestation le 6 septembre 1942. Il est alors en contact avec Combat de Frenay - qui publia quelques papiers de Cochet - et, comme on l'a vu, avec l'OCM. En novembre 1942, il parvient à s'évader avec le commandant Faye (réseau Alliance) avec qui il tente à plusieurs reprises de rejoindre la France combattante, sans succès. Ce qui démontre qu'il n'était pas ou plus si aisé de passer chez les FFL depuis la France métropolitaine en 1942. Finalement, il traverse les Pyrénées en janvier 1943, pour être ... arrêté par les Espagnols ! Il parvient enfin à rejoindre de Gaulle en mars de la même année. Le Connétable l'envoie en mission à Alger en août 43. Son boulot est délicat : pousser à la fusion les services secrets gaullistes (BCRA) et giraudistes. Il ne réussit pas à s'imposer.
Avril 1944 : il est nommé délégué militaire du gvt. provisoire pour le T.O. Sud et commandant en chef des FFI pour la zone sud. (Kœnig est chargé de la zone nord.) Il a comme mission de coordonner l'action des FFI et de préparer le passage à la légalité républicaine dans les territoires libérés. Mais l'efficacité du débarquement de Provence (15/08/44) limite son activité.
Son poste est supprimé en oct. 1944. Il est alors chargé de la commission d'épuration pour l'armée de l'Air jusqu'en sept.1945.
Source : l'article de Claude D'Arzac Epezy dans le très utile Dictionnaire Historique de la Résistance, Robert Laffont/Bouquins, 2006.
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