Bonsoir,
Peu après les combats de Syrie, le général de Gaulle envoie auprès de l'amiral de Laborde commandant la flotte de Toulon un émissaire [*] muni d'une lettre personnelle. L'amiral est invité à établir une liaison secrète pour le cas où - les Allemands rompant l'armistice - la nécessité s'imposerait de gagner le large. Dans cette éventualité, promet de Gaulle, l'aviation alliée interviendrait pour assurer la protection des bâtiments.
A la lecture de la lettre, le visage écarlate, l'amiral explose :
"Et Dakar, monsieur ?"
Capitaine Fourcaud :
Dakar, amiral, je ne demande pas mieux que de vous en parler. C'est très simple. Il y avait un affreux Juif et franc-maçon qui s'appelait Thierry d'Argenlieu. Il y avait un autre affreux Juif et franc-maçon qui s'appelait Bécourt-Foch. Ils approchaient sur une vedette, munie d'un drapeau blanc. Ils ne possédaient même pas un revolver sur eux. On a tiré sur eux...
Amiral de Labordre :
Monsieur, si vous étiez venu à mon bord, je vous aurais arrêté sur-le-champ. Vous êtes ici chez moi. Je me contente de vous jeter à la porte comme un malpropre.
Bien cordialement,
Francis.
[*]
l'émissaire : il s'agit du capitaine Pierre Fourcaud de l'état-major de général de Gaulle. Compagnon de la Libération,
le parcours du capitaine Fourcaud, fondateur entre autres du réseau "Donald" dont le premier chef sera le lieutenant Warin, futur patron de la DST.