Je vous conseille la lecture de ce savoureux livre, rédigé par un témoin direct de la soviétisation des états baltes et victime du goulag. Savoureux, car l'humanisme et l'humour de l'auteur sont souvent présents dans cette tragédie.
Ce qui m'étonne dans la partie consacrée à l'univers concentrationnaire soviétique, c'est qu'il n'y a aucun récit de sévices ou de cruauté de la part des gardiens. , Un certain fatalisme russe, la rudesse du pays, un système de déportation d'usage ancien, un bureaucratisme défaillant, expliquent peut-être la faible coercition de la part des gardiens. (Et puis s'évader vers où ?)
Cette observation m'a rappelé l'expérience de Jean-Louis Crémieux-Brilhac, qui s'évada des camps de PG allemand avant d'être captif des soviétiques. Il avait noté que les gardes "russes" ne faisaient pas preuve de violence gratuite comme leurs homologues allemands. Mais ils n'en étaient pas moins terribles.
Car la faim et le froid suffiront à causer une mortalité effroyable dans les trains et camps traversés par l'auteur. (Lieux où les victimes furent pour beaucoup des femmes et des enfants)
Cordialement
Laurent
PS : Un texte sur J. Cathala et l'Estonie :