Machiavélisme gaullien ?? - De Gaulle, Israël et les Juifs - forum "Livres de guerre"
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De Gaulle, Israël et les Juifs / Raymond Aron

En réponse à
-1Le piège des mots de Jacques Ghémard

Machiavélisme gaullien ?? de Francis Deleu le lundi 30 juillet 2007 à 18h38

Bonsoir,

Qu'entend-on communément par nation ? Selon Littré, une nation est une « réunion d'hommes habitant un même territoire, soumis ou non à un même gouvernement, ayant depuis longtemps des intérêts assez communs pour qu'on les regarde comme appartenant à la même race ». A cette définition de la nation, Littré oppose celle du peuple : «multitude d'hommes qui, bien que n'habitant pas le même pays, ont une même religion et une même origine ».


Je n'adhère pas trop à ces définitions trop succinctes et sans les nuances qu'il faudrait y apporter. En outre, ces définitions ouvrent la porte à toutes les interprétations possibles et parfois abusives.
Une nation : "réunion d'hommes (...) regardée comme appartenant à la même race" (Littré) ? Sous cet angle, quelle est donc la place, dans la nation, du ressortissant français d'origine réunionnaise, martiniquaise, vendéenne.... ?

Peuple : "... même religion et une même origine" ? Combien de Français, nés de parents d'origine juive, pratiquent-ils leur religion ? Devrait-on parler du peuple catholique pour désigner les Français baptisés selon les rites de l'Eglise catholique romaine ou ceux nés de parents pratiquants ?
A la définition de "peuple" par Littré, je préfèrerais la notion de sentiment d'appartenance affective à une communauté ancestrale. Le chauffeur de taxi parisien, d'origine bretonne ou le docker new-yorkais, d'origine irlandaise, restera attaché à la terre de ses aïeux. Va-t-on les pointer du doigts lors d'une manifestation violente d'autonomistes bretons ou lors d'un attentat de l'IRA en Irlande du Nord ? Le degré d'appartenance à une communauté sera plus ou moins profond en fonction des évènements ou des soubresauts politiques. A cet égard, le génocide des Juifs a soudé une communauté relativement disparate, dispersé dans le monde, ne parlant pas la même langue, de cultures différentes, .... dont le seul tort fut d'être "Juif" au regard de leurs bourreaux.
Raymond Aron découvre sa "judéité" en 1933 alors qu'il réside en Allemagne où il assiste à la montée du nazisme. Un ami lui demande si en tant que "Juif", il s'inquiète de l'avenir. R. Aron, intellectuel français, laïc, découvre subitement qu'il est "Juif" aux yeux des autres !

Enfin, la phrase du général de Gaulle qui assimile la communauté juive à l'Etat d'Israël, fut perçue comme un amalgame intolérable par des "Juifs" déjudaïsés tels R. Aron, R.Cassin, J. Daniel....dont le seul tort fut de ressentir un sentiment de solidarité avec les Israéliens. Rappelons que ce réveil d'une conscience juive, ce sont les persécutions nazies qui en ont décidé ainsi.

Situons également la phrase du général de Gaulle dans son contexte historique.
Le 19 mai 1967, Nasser réclame et obtient le retrait des casques bleus stationnés en Egypte et à Gaza. Aussitôt après, il décrète le blocus du golfe d'Akaba, seul point d'accès maritime par lequel arrive, via le port d'Eilat, une grande partie des approvisionnements - en pétrole notamment - de l'Etat d'Israël. Pour tenter de sortir de la crise, la proposition de réunir le Conseil de Sécurité de l'ONU est rejetée par l'URSS qui soutient les pays arabes.
Fort des soutiens soviétique et arabe, Nasser précise que son objectif essentiel est la destruction d'Israël. Les armées égyptiennes, suivies des armées syriennes et jordaniennes, se massent aux frontières de l'Etat d'Israël encerclé de toutes parts.
De Gaulle prend alors deux décisions inexplicables:
- il décrète l'embargo sur les fournitures militaires à destination du Proche-Orient. Décision apparemment équitable si ce n'est qu' Israël est le seul pays concerné dont les armements sont en majeure partie d'origine française.
- il annonce que le pays qui, le premier, utiliserait les armes serait l'agresseur et n'aurait ni le soutien ni l'aide de la France.
Et bien sûr, pour sortir de la crise, de Gaulle préconise la solution diplomatique.

Avançons une hypothèse peut-être farfelue ! De Gaulle aurait-il été assez machiavélique en poussant les Israéliens à l'offensive ? A l'époque, Israël compte un peu plus de 2 millions d'habitants. La plupart des adultes sont appelés sous les armes pour faire face aux périls sur les trois frontières. Privé d'approvisionnements - en pétrole et en fournitures de guerre notamment - alors que l'URSS accélère ses livraisons d'armes vers l'Egypte et la Syrie, Israël n'a d'autre alternative que de passer à l'offensive. Israël ne peut se permettre d'attendre une issue diplomatique incertaine et forcément longue. Le pays, déjà paralysé dans ses activités économiques, en gardant trop longtemps sur pied de guerre une partie importante de sa population, serait condamné à l'asphyxie économique. De Gaulle ne pouvait l'ignorer !
Aurait-il forcé indirectement la main des Israéliens tout en jouant la carte du rapprochement avec les pays arabes ?

Bien cordialement,
Francis.

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