Bonjours à tous,
Iconoclaste, étrange, dérangeant, parfois écoeurant, je dirais même "confusant", pour reprendre un mot quebecois...
ce que je viens de lire (parfois en diagonale mais parfois hypnotisée par le texte).
Témoignage d'un ancien de la 1re DFL (évadé de France, au passage, mais ce n'est pas l'important de l'histoire) -long texte en plusieurs chapitres- que je vous invite à parcourir ici, aux chapitres 14.45 et 16 notamment (arrivée à Casablanca 43, Nabeul, Italie 44, Alsace 44, Authion 45...)
Ici: et pages suivantes...
Petits extraits pour vous donner l'ambiance:
Casablanca 1943:
*** Pour les troupes, outre les unités Amerlos, Polaques, Rosbifs (English), Anzacs (Australie, Nouvelle Zélande, Canada, Afrique du Sud), il y avait les deux armées françaises. Nous, les Fous Furieux Libres (FFL, Forces Françaises Libres), les gaullistes, chouchous de Churchill, et l'armée Giraud, les Giroflées, très pétinistes, ralliés depuis l'assassinat de l'amiral Darlan, choyés par les Ricains. Rassemblés dans la cour de la caserne, de fringants spahis, sortis tout droit des films d'avant-guerre, équipés de chars Sherman et de Jeeps vinrent nous racoler sans succès. La consigne était de demander la déjà glorieuse 2e DB (notre 1e DFL fut toujours la Cendrillon de la gloire et des medias). Du coup, on nous re-foutit en wagons à bestiaux, direction Dellys, à côté d'Alger. Nous n'avions pas mis le pied en sol civil.***
Italie 1944
***Lorsque de Gaulle nous passa en revue sur un aérodrome, je me demandais si le pauvre ne se dévouait pas pour un tas de cornichons malfaisants, moi inclus. Il avait vraiment l'air de chercher ce qu'il pourrait bien faire avec des patates comme nous, jouissant du far niente tandis que des millions d'innocents agonisaient, que le front de Normandie piétinait...(...)Naples, grâce au vol, au marché noir et à la putasserie semblait presque prospère. Pas mal de coins étaient "out of bounds" ou "off limits", interdits aux British et aux GI, sans doute pour trop gros risque de vérole. Pendant que la 2e DB se couvrait de gloire, nous, on glandait, au lieu, au moins, de tirer les enseignements, apprendre le vrai combat. En tous cas, pas à notre niveau. Début août, la division fit mouvement vers Tarente, pour embarquer. Pas nous, qui devions transporter hommes et équipements. A Tarente, des fascistes assassinèrent des fusiliers-marins de Savary (Oui, celui qui fut ministre de l'Education Nationale vers 85). Embarqués sur des paquebots anglais et polonais, les Franco-Américains débarquèrent le 16 août à Cavalaire.***
Alsace fin 44/45
"La division tenait, presque sans munitions, après de durs combats, un front de 42 kms avec des soldats dont plus de la moitié n'avaient jamais combattu. Rien qu'à nous voir, qui avec la bourguignotte de 1916, qui le casque américain, qui, comme moi, le casque anglais 1940, qui le béret basque, on aurait plutôt pensé à un défilé rétrospectif, aux Puces." (...) "L'ennemi tenait Colmar et menaçait Strasbourg. Nous étions dans une nasse, comme eux à Belfort. Mais on l'ignorait. Aucune perspective de renforts, les GI trop occupés à Bastogne. En outre, nous étions sous le commandement du général de Lattre, courageux mais - de l'avis du Haut-Conseil des 2e pompes - nul. On citait l'île d'Elbe, des chars lancés à la queue-le-leu et "allumés" les uns après les autres par les 88 des Panther Tigre embusqués et surtout, on l'a su ensuite, dans une région où les Vosges, l'Ill et le Rhin vont tous Sud-Nord, s'obstinant à des actions Ouest-Est coûteuses et inutiles. Ça fumait entre de Lattre et notre nouveau général Garbay qui voyait fondre ses effectifs sous les coups de boutoir boches en des batailles sans but. On enviait les gars de Leclerc. Nous, pauvres innocents, parcourions les rues désertes. Tant de neige. On se serait cru dans un film de guerre, en noir et blanc." (...) "La 1e DFL, les Français libres au combat d'Yves Gras (Presses de la Cité) explique que notre matériel nous était réparti par de Lattre, qui ne nous aimait guère. D'où abondance de flingues 1917 périmés. De même, à nous les missions imbéciles et dangereuses. A Toulon, alors que DFL et FFI avaient fait l'essentiel, ils furent écartés du traditionnel défilé de la Victoire qui permettait aux chleuhs de se replier sans gros dommage et se fortifier plus loin. "***
Authion 45
***"La 2e DB était en Allemagne. Je dus rejoindre mon unité... sur la Côte d'Azur, Notre général Garbay, excédé par de Lattre, préférait ça plutôt que supporter ce matuvu. En outre, De Gaulle voulait récupérer des vallées cédées par Napoléon III à Victor-Emmanuel Ier qui y avait ses chasses. De Gaulle avait-il une arrière-pensée ? Rêvait-il de Lombardie et Tyrol comme champs de bataille ? Le nord de l'Italie fut jadis l'Insubrie gauloise. Ce front alpin était défendu par un nazi fanatique qui résista comme un dingue.
A peine arrivé, en jeep, à Castillon, puis à Sospel, je rejoignis ma compagnie sur une crête dominant la ville italienne d'Olivetta. On devait relever des Japonais. "***
Et je n'ai recopié ici que des passages politically correct !
A plus tard, je vais finir de lire...
Frédérique |