24 décembre:
« Le soir du 24 dec. Jourdan me téléphone, vers 22h30, qu’un incident grave, d’ordre intérieur, s’est produit à Alger . Je téléphone deux fois à Castaing a Alger pour savoir. Il ne sait rien. Tout est calme.
Le jour de Noël, la radio nous apprend brutalement la nouvelle. Toute la nuit, Belle (NOte de frédérique: son épouse) et moi, nous avions pensé à un putsch. C’est un assassinat !
L’après-midi, je vais à Alger où Castaing m’apprend le nom de l’assassin : Bonnier de la Chapelle, qui appartient au groupe Franc formé par les Anglais (Intelligence Service)) dès le débarquement et que j’ai reçu mission d’intégrer dans le Corps Franc. Il n’y appartenait pas encore, heureusement !
Mais dans quel milieu ne me faut-il pas vivre ! Que de gens troubles et de personnes dont les idées sont diamétralement opposées aux miennes ! Je lis leurs idées et leurs troubles en les regardant dans les yeux. Et c’est de tout ceux là qu’il faut que je fasse une force unique et cohérente, et c’est parmi tous ceux là qu’il faut faire l’union contre le Boche.
(…) Ceux qui appartenaient à l’Association Combat – républicains intermittents- déclarent : « c’est un complot des monarchistes ! » (le comte de Paris est à Alger). L’assassin, exécuté dès le lendemain matin, le 26, a jusqu’au dernier moment attendu sa délivrance.ll serait bien difficile d’avoir l’avis des monarchistes : ils sont si peu nombreux.
Et un peu plus loin, il note « le plus fort c’est que les Royalistes sont pour de Gaulle ! Est-ce la même chose en France ? faut-il donc être aveugle à ce point, et quelle catastrophe nous faudra-t-il pour que la France comprenne ? »
1er janvier 43 :
"Je tiens tête aux gaullistes de Combat exaltés. Je leur montre l’inanité du complot monarchiste : je leur prouve que Bonnier de la Chapelle était entouré des membres de l’Association Combat, qui ont contribué à son exaltation. Je leur dis que selon moi, l’assassinat est venu de l’état de psychose créée chez les jeunes par la défaite et la propagande gaulliste contenue par les mesures administratives : la marmite qui bout, tout fermé ! Il est remarquable d’ailleurs, que, dans la jeunesse d’aujourd’hui, on trouve surtout ou un milieu amorphe, ou des mentalités exaltées, conséquence de 25 ans de sophisme et de la catastrophe finale."
14 janvier
"L’enquête sur l’assassinat de l’Amiral et le putsch gaulliste continue. D’Astier et son secrétaire, l’abbé Cordier, vicaire de Saint Quentin, ont été arrêtés. Ils seraient complices de l’assassinat. L’imbroglio est à son comble.(…) Je fais mon devoir, rien que mon devoir et je veux ignorer la politique qui divise la France, rien que la France –et je me f… de la République !"
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Hors sujet, je trouve à la page 153
« 26 juillet 1943 : La popularité de De Gaulle ne paraît pas diminuer : 86% des Français évadés de France veulent aller aux Forces Libres, où ils ne trouveront rien, ni matériel, ni cadres, ni discipline ! »
Ah ! ah ! çà colle assez bien avec les personnalités que j’ai rencontrées jeudi dernier ! cela ne les a pas empêchés de faire leur part du travail… les statistiques le disent, beaucoup de sont engagés dans les « commandos », parachutistes et autres unités plutôt exposées.
A plus tard. Frédérique |