Attendu que je n'ai jamais réduit le Présumé Jean Moulin à Caluire, je vois mal ce qui vous pousse à l'écrire. Pour rappel, ma critique est globale (voir par exemple mon commentaire du livre paru sur Histoforum).
Qui plus est, vous ne répondez pas à la question que je vous pose dans mon précédent message.
Autre chose : "A la limite, que Hardy soit responsable ou non, m'intéresse finalement assez peu. Je pense qu'on n'aura jamais tous les éléments et tous les paramètres pour éclaircir cette énigme finalement plus policière et affective qu'historienne."
1) Ce n'est pas une énigme, puisque la culpabilité de René Hardy est surabondamment démontrée ;
2) que l'affaire vous intéresse assez peu n'est pas le problème : l'affaire a été traitée par Jacques Baynac sur plusieurs centaines de pages, et parler de Présumé Jean Moulin sans évoquer Caluire, c'est comme rédiger une histoire du nazisme sans évoquer l'incendie du Reichstag ;
3) l'affaire vous intéresse si peu que vous estimez, à tort, que l'énigme est encore obscure : c'est déjà conclure, et abruptement ;
4) Caluire est certes un fait-divers, mais aux conséquences incalculables. La Résistance a failli ne jamais s'en remettre. Si Moulin avait parlé, tout l'édifice s'écroulait. Les régiments seraient demeurés, mais l'armée aurait disparu, faute de chefs. Vu d'ailleurs ses actuelles implications, il me semble absolument impensable de passer le dossier à la trappe.
Savoir comment le SD a pu arrêter les chefs résistants à Caluire, c'est faire oeuvre d'historien, et tordre le cou aux calomnies proférées à l'encontre de moult protagonistes, Raymond Aubrac (torturé par Barbie) en tête.
Il est là, l'enjeu. |