Bonjour/Bonsoir,
Les premiers ralliés à la France Libre, outre la dimension militaire, ont surtout adopté une façon de voir la guerre, la France et le monde fondée sur la rupture et l'ouverture.
L'ordre ancien avait failli et ses représentants s'étaient discrédités : la "drôle de guerre" dut leur sembler lointaine, alors que quelques semaines à peine les séparaient de la défaite et de l'armistice...!
L'aventure incertaine mais si singulière de ces quelques milliers d'hommes (et de quelques femmes) pouvait déboucher sur un projet nouveau comme elle pouvait tout aussi bien les faire glisser dans l'oubli. Ce qui est assez extraordinaire, c'est qu'en dépit de leur nombre dérisoire à l'échelle de la planète, du fait qu'aucune personnalité de premier plan n'ait voulu rejoindre De Gaulle et que le monde entier donnât l'Allemagne nazie pour victorieuse , ils s'accrochèrent à leur insolente posture et réaffirmèrent leur certitude que le grand escogriffe intraitable qui tonnait et exigeait à Londres allait les mener à la victoire finale sur le totalitarisme... ! Il règna sans nul doute un esprit qu'on peut qualifier de "libertaire" ou en tout cas anti-conformiste dans certains détachements "free french" qui traversèrent la brousse et le désert. La nostalgie de ces deux années vécues hors des contraintes habituelles de la lourde organisation militaire et de l'ennuyeuse vie politique surgit encore avec la publication ou la réédition de journaux écrits par ces hommes libres.
Amicalement,
René Claude |