La plupart des participants de la réunion de Caluire sont eux aussi repérés : Lassagne, Aubry, Larat. Quant à Aubrac et Hardy, ils avaient été arrêtés puis relâchés. Ensuite, pendant une semaine, Barbie cachera à ses supérieurs la capture du chef de la Résistance, pour le faire lui-même parler et s'en attribuer toute la gloire.
Dans cet extrait des déclarations de Baynac au Point (lien donné ci-dessus par René), il est question de ce que les Allemands savaient à l'avance des participants à la réunion de Caluire. Raymond Aubrac, nous dit-il, avait été arrêté puis relâché, tout comme Hardy. Or c'est une contre-vérité, et elle n'est pas mince. Arrêté le 15 mars et détenu par les autorités vichystes pour sa venue dans une maison où la police savait qu'une réunion de résistants allait se tenir, Aubrac avait été, en vertu des accords germano-vichystes en vigueur, brièvement entendu par la Gestapo sur sa demande, non pas seul mais avec deux camarades (l'un important, Kriegel-Valrimont, l'autre insignifiant, Hégo) puis aussitôt rendu aux Français. Barbie ne le connaissait pas et ne s'était jamais intéressé à lui. Il avait été mis en liberté provisoire faute de charges solides et surtout en raison d'audacieuses menaces de Lucie contre le procureur, le 10 mai. Rien à voir, là non plus, avec la Gestapo. Alors que Barbie avait pris personnellement livraison d'Hardy arrêté à Châlon, l'avait longuement cuisiné et l'avait relâché en lui mettant un marché en main (pour ne reprendre que les points admis par tout le monde, Hardy compris).
Je lirai donc le livre de Baynac avec une certaine circonspection ! |