J’ai du mal à comprendre le mélange d’attraction et de racisme qui caractérise le contact entre les officiers des troupes coloniales et les cultures conquises.
Bonjour Laurent,
Je trouve que ta remarque résume bien le rapport des cadres militaires coloniaux avec leurs sujets et, de façon plus large, avec des cultures différentes rencontrées dans les régions sous domination ou protectorat français. Par exemple, elle apparaît plus d'une fois sous la plume vivante d'Yves Courrière dans sa Guerre d'Algérie qui reste, 38 ans après sa première édition, l'une des fresques les plus saisissantes sur les hommes qui ont fait ce conflit.* Le grand reporter (et futur biographe) brosse les portraits d'officiers fascinés par les beautés algériennes mais incapables de sortir d'une attitude colonialo-paternaliste, parfois mâtinée de concepts révolutionnaires hérités de l'Indochine pour ceux qui avaient traîné leurs rangers dans les rizières de Cochinchine et les montagnes du Tonkin, mais marquée d'un racisme basé sur un sentiment de supériorité technologique, tactique, etc.
RC
*Le long et passionnant récit de Courrière est bien équilibré; il nous décrit les combattants, chefs, simples soldats ou militant des deux camps, avec un souci d'équité dans le traitement biographique et littéraire.
A propos, j'ai vu le docu d'Yves Boisset sur La bataille d'Alger que France 2 diffusera le 11 janvier : c'est une déception. Il n'apporte rien de plus que le film sur La Guerre d'Algérie réalisé par Yves Courrière - et basé sur son bouquin - il y a plus trente ans... Mêmes témoignages, commentaires très proches, à croire que l'historiographie sur le sujet n'a pas bougé en trente ans. |