Quel bonheur de tomber sur un tel livre !
Des infos, des idées reçues battues en brèche, des sources annotées, des mises en perspectives pratiquement à chaque page. C’est même quelquefois trop, car parfois il faut que j’arrête la lecture, que je fasse une pause, afin de » digérer » toutes ces nouvelles données .
Deux exemples :
Le livre ne nous cache pas l’extrême dureté de la colonisation de l’Algérie, mais il nous rappelle que quelques décennies auparavant, la « dissidence » vendéenne connut un traitement tout aussi impitoyable. Cette violence fut ensuite réimportée en métropole, car ce fut principalement des troupes venues et formées dans les colonies, qui réprimèrent les révolutions de 48 et 70.
Anthony Clayton affirme par ailleurs, que l’indigène, trouva plus de droits dans la société militaire que dans la société civile coloniale. C’est certainement un élément à prendre en compte quand on veut comprendre l’attachement et la fidélité des troupes indigènes au drapeau français lors des conflits.
Par contre, et l’auteur y reviendra peut-être plus longuement, mais j’ai du mal à comprendre le mélange d’attraction et de racisme qui caractérise le contact entre les officiers des troupes coloniales et les cultures conquises.
Cordialement
Laurent |