Je crois (a confimer) que ce chiffre est celui des "évacués" pour froidure, à savoir ceux qui ont été transportés à l'hopital pour y être soignés, et peut-être ensuite remplacés par des "Français de France".
Et puis, il ne détaille pas les "métropolitains" les "coloniaux" et les "indigènes".
On sait qu'en oct-nov-dec 44, le froid était très intense dans l'est de la France, avec chutes de neige, gel, pluie, inondations, brouillard. Et que, compte tenu de la considérable avance prise par de Lattre sur le calendrier des Alliés (Marseille libérée avec 40 jours d'avance par ex. et ainsi de suite pour les autres villes du couloir rhodanien), eh bien, les vêtements d'hiver étaient encore soit sur les quais de Marseille dans le meilleur des cas, (comme l'essence, du reste !) soit encore sur des bateaux qui n'avaient pas encore traversé la Méditerranée.
J'ai recueilli 2 témoignages de simples soldats où il est très clair que les soldats (métropolitains, coloniaux ou indigènes) récupéraient des (bonnes) chaussures sur les cadavres d'Allemands, des vêtements et breuvages chauds auprès de la population locale, certains se sont même vu offrir des sabots de bois, tant les Alsaciens avaient parfois pitié de leur dérisoire équipement de toile. On leur offrait aussi beaucoup d'eau de vie (...), un sacrilège médico-diététique aujourd'hui, le signe d'une compassion presque efficace hier. Des petits malins fabriquaient même des portières en bois pour les jeeps, ouvertes à tous les vents...
C'est sur, les soldats enlisés en Vosges Alsace fin 44 ont beaucoup souffert du froid et de leur piètre équipement, arraché à coup de gueule "delattrien" auprès des Américains.(qui n'avaient pas prévu le ralliement/équipement de maquisards-résistants, mais c'est une autre histoire !)
Le blanchiment, pour politique qu'il fut, n'en était pas moins une oeuvre humanitaire pour les plus exposés d'entre eux, à savoir les soldats d'origine africaine.
Frédérique |