Relevé dans L'Express des livres de novembre (2006) :
(...) à l'heure de la toute-puissance supposée de l'audiovisuel et d'Internet, il est également rassurant que la presse écrite et les libraires aient été à eux seuls les artisans d'un tel succès. D'avance, Littell avait refusé d'apparaître à la télévision. «Je n'ai pas la télé, nous confie-t-il, et je m'en méfie. Je voulais que l'on se penche sur mon livre, et seulement sur lui.» Fort jaloux de sa vie privée, Littell a exclu toute «pipolisation» (...) et ne se lasse pas de répéter aux curieux cette phrase de Margaret Atwood: «S'intéresser à la vie de l'écrivain parce qu'on aime son livre, c'est comme s'intéresser à la vie du canard parce qu'on aime le foie gras.» Et toc ! Ce refus des concessions médiatiques semble aussi plaire au public, sans doute lassé par des écrivains qui passent plus de temps sur les plateaux de télé qu'à leur table de travail. Une autre leçon à méditer.
Lire l'article sur le succès du roman de Littell dans le dossier en ligne :
Note : Si la boutade sur la vie de l'écrivain et celle du canard est amusante, je ne partage pas entièrement cet avis. Au contraire, je crois qu'une œuvre littéraire majeure peut aussi être décodée - pas uniquement, gare aux réductions simplistes - à travers ce que l'on sait des événements, des passions, des rejets et des rencontres de la vie de son auteur. (Je ne suis pas un anti-biographies d'écrivains.)
RC
PS : Et le roman ? je suis en plein dedans. J'y reviendrai une fois sa lecture achevée.