Bien qu'il ait l'air de répondre au mien, je ne dois pas être visé par le message de René, qui doute entre autres que les gens qu'il dénonce aient ouvert le livre... ce qui cadre assez mal avec mon très argumenté propos.
Mais enfin, il est peut-être opportun de préciser ceci.
Mon message portait essentiellement sur l’urgence, clamée par un nombre croissant de citoyens, d'abroger les lois "mémorielles" sans oublier celle dite “Gayssot” -même si le génocide des Juifs par les nazis fait l’objet, et de loin, des entreprises de négation les plus puissantes et résolues (y compris de la part du chef élu d’un Etat à majorité musulmane). Mais réprimer cette négation par une loi spécifique, c’est nécessairement déroger à la liberté de recherche. D’autres lois permettent de poursuivre un Faurisson, par exemple pour racisme, et si c’est plus compliqué, eh bien tant mieux, la démonstration n’en devra être que plus rigoureuse.
Concernant Littell donc, personne ne songe évidemment à l’assigner, et moi pas davantage. Je profite donc du risque parfaitement nul à cet égard (puisque précisément il décrit concrètement le génocide) pour montrer que sa documentation historienne, exclusivement fonctionnaliste, débouche (comme il est normal chez un profane) sur une hypertrophie des défauts de cette école. Au point de nier implicitement, dans sa narration, que le massacre des Juifs hongrois s’inscrive dans le plan de meurtre systématique ordonné par Hitler à la fin de 1941 et présenté par exemple, quoiqu’à mots un peu couverts, aux hiérarchies concernées lors de la conférence de Wannsee le 20 janvier suivant.
Littell fait d’Eichmann le décideur des meurtres, alors que d’autres cadres SS ou non, tout aussi pressés de rafler les Juifs hongrois, croient oeuvrer pour combler les vides dans les usines d’armement, et que Himmler semble approuver cette politique impulsée par Speer.
Je n’ai rien contre ce livre sur le plan littéraire (sinon ce que j’ai dit de son style) et je lui trouve même à cet égard bien des qualités. Mais en tant qu’historien (et par ailleurs en tant que citoyen) je me sens en devoir de signaler des erreurs d’un tel calibre. |