Bonjour ou bonsoir,
Voici un extrait des mémoires du colonel Groussard :
"Mon unique désir en arrivant à Genève était de profiter de la filière britannique, pour rejoindre la Grande-Bretagne. Les troupes françaises étaient alors - 11 novembre 1942 - et pour bien des mois encore, divisées en deux tronçons, qui n'éprouvaient à l'égard l'un de l'autre que des sentiments mitigés (!) : armée Giraud, sous les ordres, semblait-il, du Général Giraud; Forces Françaises Libres, sous les ordres de Charles de Gaulle. Chez qui aller ?
(Note : le "semble-t-il" concernant le chef supposé Giraud est un premier indice sur les doutes de l'auteur quant au pouvoir réel du général évadé...Alors que pour la France Libre, il y a un chef à qui on obéi: de Gaulle)
"Quand il s'agit pour moi d'opter entre deux armée pour servir à nouveau au front, je ne pensai ni à mes intérêts personnels, ni à mes attirances. Je me demandai simplement où je pourrai le mieux combattre. Une heure suffit à mon choix : les F.F.L. Pourquoi ?
J'étais bien placé pour savoir la pléthore d'officiers supérieurs alourdis qui encombraient nos unités d'Afrique du Nord.(...) Je craignais, instruit par l'amère expérience de toute notre armée, d'être ligoté sous les ordres de chefs désuets, au sein d'unités à la conception dépassée. Alors que la structure FFL me paraissait plus souple, plus déliée; j'aurais, parmi eux, plus de possibilités de choix et surtout je prendrais un commandement au feu plus tôt."
P.381 - 382
Dans ce passage, c'est le technicien soucieux d'efficacité qui s'exprime en faveur des FFL. Ailleurs dans son livre, Groussard exprime sa position qui dénonce sans ambiguïté l'amiral Darlan et sa politique de collaboration avec l'Axe de plus en plus affirmée et l'attentisme pour lui écoeurant des cadres de l'armée d'Afrique.
Cordialement,
René Claude |