C'est le livre incontournable sur la Grande Guerre, un témoignage vivant, poignant par un de ceux qui l'ont faite.
En comparaison "A l'Ouest rien de nouveau" même en traduction, reste trop germanique dans sa formulation, et "Le Feu" de Barbusse, trop anachroniquement engagé.
Un Allemand et un pacifiste ne sont pas les meilleurs témoins pour nous parler de ce qu'ont vécu les Français de cette génération sacrifiée.
Dorgelès, lui, c'est le copain qui revient nous raconter sa guerre, les choses qu'il a vues, avec une verve trés française de titi parisien, sans parti pris; il nous fait partager ses peurs, ses privations, ses moments de rigolade, la camaraderie, aussi.
Son vocabulaire ne date pas, n'est pas encombré d'emphases et d'effets littéraires.
A noter qu'il existe aussi une sorte de post scriptum "Le cabaret de la belle femme" également paru au Livre de Poche.
Ca reste le MEILLEUR livre sur cette guerre, vue du côté français. Il a d'ailleurs donné naissance en 1931 au meilleur film, éponyme, sur ce conflit.
C'est là qu'on peut comparer avec les piètres prestations des historiens ultérieurs. Notamment le "Verdun" de Georges Blond, etc...
Il leur manquera toujours le ton de vérité du "vécu". |