Bonjour,
Dès la fin de la Seconde guerre mondiale, je suis persuadé que de Gaulle - qui lisait l'Histoire avec acuité - savait que les "colonies de papa", c'était fini et qu'il fallait (ou qu'il aurait déjà fallu en 45) redéfinir les liens entre colonisateurs et colonisés et effectuer des réformes en profondeur pour justement éviter un conflit long et douloureux. Mais en mai 1958, il n'a pas une vision précise du devenir de l'Algérie. (française, associée, indépendante,... ?) Il souhaite seulement, ainsi que F. Delpla le rappelle, la solution la "plus française possible".
Parfois, je me demande si, se fondant sur sa propre capacité intellectuelle à anticiper les changements et à imaginer des possibles, il ne s'est pas leurré sur celles de ses contemporains des deux côtés de la Méditerranée... ? Les crispations communautaristes, le refus des compromis et la sur-politisation d'une partie des cadres de l'armée qui avaient avalé sans forcément les intégrer des concepts importés d'Indochine ont perverti les rapports entre les protagonistes tout au long de ce conflit et laissèrent finalement peu de marge de manœuvre au fondateur de la Ve République à qui il était impensable d'imposer une solution par les menaces et les coups de chien ainsi que purent le constater à leurs dépends les Delbecque, Lagaillarde, Ortis, Salan, etc.
RC |